Le Kremlin a affirmé, ce jeudi 10 août, avoir abattu 13 drones ukrainiens, dont 11 près de la Crimée et deux se dirigeant vers Moscou. Ces nouvelles attaques interviennent à une période où les territoires contrôlés par la Russie sont de plus en plus ciblés.
« Deux drones qui volaient en direction de la ville de Moscou ont été détruits », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram. Un des engins qui ciblaient la capitale a été abattu par la défense aérienne russe dans la région de Kalouga, au sud-ouest de Moscou, le second dans le district d’Odintsovsky, dans la région moscovite, a rapporté le ministère, qui accuse Kiev d’avoir lancé ces appareils.
Par ailleurs en Crimée, « près de la ville de Sébastopol, deux drones ont été touchés par les dispositifs de la défense antiaérienne en service, neuf autres ont été neutralisés par des moyens de guerre électroniques et se sont écrasés dans la mer Noire avant d’atteindre la cible », selon le ministère de la Défense. Aucune victime ni dégât n’ont été recensés, ni près de Moscou ni en Crimée, a indiqué le ministère.
Evacuation de Koupiansk

L’administration de la ville de Koupiansk, dans le nord-est de l’Ukraine, a recommandé ce jeudi 10 août à ses habitants d’évacuer la ville sur fond d’avancée de l’armée russe qui, depuis plusieurs jours, dit progresser dans cette direction. « Compte tenu de la situation sécuritaire difficile et de l’augmentation du nombre de bombardements (…), vous pouvez évacuer vers un endroit plus sûr », a déclaré sur Telegram l’administration municipale. « Dans la direction de Koupiansk, les unités d’assaut des groupes de combats ‘Ouest’ ont, lors d’actions offensives, amélioré leurs positions en première ligne du front », a fait savoir de son côté le ministère russe de la Défense.
Moscou cible les VPN
Les autorités russes ont une nouvelle cible : les VPN, les réseaux virtuels privés qui permettent de masquer son accès à internet, de préserver sa confidentialité et d’accéder à des contenus disponibles uniquement dans d’autres pays. Ces réseaux peuvent donc permettre aux citoyens russes de contourner la censure imposée par Moscou en ayant accès à des sources internationales.
Dans son dernier rapport publié ce jeudi 10 août, le ministère de la Défense britannique caractérise les VPN de « principale vulnérabilité parmi les tentatives de l’État russe de contrôle généralisé de l’information nationale ». Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Moscou a bloqué de nombreux médias internationaux indépendants ainsi que l’accès à des réseaux sociaux comme Facebook et X (anciennement Twitter), rapporte The Moscow Times.
Le document indique également que la Russie a accéléré ses efforts pour limiter l’accès de ses citoyens aux VPN et que ces réseaux ne sont pour beaucoup pas utilisables dans plusieurs régions du pays. Ils sont pourtant très populaires en Russie, même s’ils ont été déclarés illégaux depuis 2017.

Deux morts à Zaporijia
Deux personnes ont été tuées et sept ont été blessées ce 9 août dans une frappe russe sur Zaporijia, grande ville du sud de l’Ukraine, a indiqué le ministère de l’Intérieur. « Au départ, les informations faisaient état de trois morts. Heureusement, une personne a été réanimée », a-t-il indiqué sur Telegram.
Le précédent bilan de trois morts avait été annoncé par le président Volodymyr Zelensky, qui a diffusé une vidéo montrant une église endommagée, avec des flammes et de la fumée dans sa cour, ainsi qu’un autre bâtiment en feu. « Les sauveteurs ont rapidement éteint l’incendie », a précisé le ministère.
Douze morts dans l’usine russe

Au moins douze personnes restent portées disparues ce jeudi après l’explosion survenue la veille dans une usine de Serguiev Possad, au nord-est de Moscou, a annoncé le Comité d’enquête russe, en charge de l’enquête.
Dans un communiqué publié sur Telegram, la branche régionale du Comité d’enquête russe a affirmé que « 12 personnes sont considérées comme portées disparues ».
Un précédent bilan dévoilé ce jeudi matin par les enquêteurs faisait état de neuf personnes disparues.
Une femme est décédée à l’hôpital et 60 personnes ont sollicité une aide médicale, selon la même source.
10 000 soldats polonais

La Pologne prévoit de déployer à terme quelque 10.000 soldats pour protéger, à titre « dissuasif », sa frontière orientale avec le Bélarus, allié de Moscou, a annoncé ce jeudi le ministre polonais de la Défense.
« Il s’agira d’environ 10.000 soldats, dont 4.000 seront directement engagés dans les opérations de soutien à la police des frontières et 6.000 autres en renfort », a déclaré Mariusz Blaszczak à la radio publique.
La veille, le ministre avait annoncé l’envoi dans les quinze jours de 2.000 soldats supplémentaires pour renforcer la frontière avec la Bélarus, lesquels rejoindront les 2.000 militaires déjà déployés dans cette zone.
La Pologne, pays membre de l’Otan, a récemment mis en garde contre la menace de provocations de la part du Bélarus et les dangers potentiels posés par le groupe mercenaire russe Wagner basé dans ce pays. Varsovie accuse aussi Minsk et Moscou d’orchestrer un nouvel afflux de migrants dans l’Union européenne afin de déstabiliser la région.
Sanctions contre le Bélarus

Les États-Unis et le Canada ont annoncé mercredi de nouvelles sanctions contre le Bélarus, trois ans après les importantes manifestations contestant la réélection du président Alexandre Loukachenko, dont le gouvernement a qualifié de « fausses accusations » des critiques venant de l’UE.
Après la présidentielle du 9 août 2020, un vaste mouvement de protestation avait poussé des centaines de milliers de Bélarusses dans les rues pour dénoncer un scrutin considéré comme falsifié et une réélection jugée frauduleuse de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.
Les manifestations avaient été dispersées par la force et des centaines de personnes ont été emprisonnées et des dizaines de milliers poussées à l’exil.
Les États-Unis, qui ont déjà imposé des sanctions contre le Bélarus, ont déclaré prendre de nouvelles mesures, en visant notamment la compagnie aérienne Belavia et un magnat du tabac de l’entourage de Loukachenko.
En plus des sanctions du Département américain du Trésor contre huit individus et cinq entités, le département d’État a indiqué mercredi qu’il imposait des interdictions de visa à 101 responsables bélarusses.
Corridors temporaires en mer Noire

Kiev a annoncé ce jeudi 10 août avoir ouvert dans la nuit des couloirs «temporaires» sur la mer Noire pour permettre la circulation de navires transportant ses céréales, malgré les menaces de la Russie avertissant ces bateaux qu’ils pourraient être visés par son armée. «Des corridors temporaires ont été annoncés pour les navires commerciaux à destination ou en provenance des ports maritimes ukrainiens de la mer Noire», a annoncé la marine ukrainienne dans un communiqué.
«Les couloirs sont ouverts depuis minuit», a détaillé à l’AFP un porte-parole de la marine, Oleg Tchalyk, sans préciser combien de temps cela serait le cas. Il n’était pas clair dans l’immédiat si des navires avaient déjà quitté la côte ukrainienne ou non.
Investigations interdites
Les autorités russes ont déclaré ce jeudi «indésirable», entraînant de facto son interdiction, le groupe d’investigation Conflict Intelligence Team (CIT), réputé pour ses enquêtes sur les activités de l’armée russe à travers le monde.

Le Parquet général russe a indiqué avoir pris cette décision en estimant que le CIT participait à des «campagnes de propagande antirusses initiées depuis l’étranger et visant à promouvoir des protestations et des idées destructives».
Le CIT, fondé en Russie, a émergé en 2014 en publiant des enquêtes sur les forces russes impliquées dans le conflit en Ukraine. Pour ses investigations, il repère et vérifie des informations et images publiées en accès libre sur Internet. Il a notamment couvert les activités de forces russes en Libye, en Syrie, en Centrafrique, en plus de l’Ukraine.
Tous les employés se trouvent à l’étrangers, mais des bénévoles du CIT ont en Russie.