L’armée russe a annoncé ce vendredi avoir détruit un drone ukrainien dans l’ouest de Moscou, sur fond de multiplication d’attaques de ce type visant la capitale russe.
« Le drone a été neutralisé par des moyens de guerre électronique et s’est écrasé dans une zone forestière de l’ouest de Moscou », a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense, en accusant « le régime de Kiev ».
L’armée russe a précisé que le drone visait « une installation sur le territoire de Moscou », sans donner de détails sur la cible potentielle de l’appareil.
Le maire de Moscou avait, de son côté, indiqué plus tôt que l’appareil s’était écrasé « sans faire de dégâts importants » dans un parc forestier sur les rives de la rivière Moskova, qui traverse la capitale russe.
C’est la troisième fois cette semaine que des drones sont abattus au-dessus de Moscou, alors que les attaques à l’intérieur du territoire russe se multiplient depuis plusieurs semaines, le plus souvent sans faire de dégâts ni de victime.
Plus tôt dans la matinée vendredi, l’aéroport moscovite de Vnoukovo et celui de Kalouga, une ville au sud-ouest de la capitale, avaient brièvement interrompu leurs vols par mesure de sécurité. Ces restrictions ont été levées à 10H50 (07H50 GMT), selon l’agence de presse d’Etat TASS.

Un enfant de huit ans tué
Un garçon de huit ans a été tué ce vendredi dans la région orientale d’Ivano-Frankivsk dans une attaque de missile russe, a annoncé la gouverneure de la région. « Il y a des blessés dont un enfant qui a été amené à l’hôpital dans une situation critique. Les médecins ont fait tout ce qu’ils ont pu, mais malheureusement, la vie de l’enfant n’a pu être sauvée », a écrit sur Telegram Svitlana Onichtchouk.
À Kiev, un missile russe a été abattu et ses débris sont retombés sur un hôpital pour enfants de la capitale sans faire de blessés ni de dégâts, ont annoncé les autorités ukrainiennes. « Nous devrions remercier nos forces de défense aérienne pour avoir abattu les missiles », a déclaré à la télévision, Mykhailo Chamanov, un responsable de la ville de Kiev, peu après l’attaque.
Zelensky limoge des responsables

Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi le limogeage de tous les responsables régionaux chargés du recrutement militaire pour y déraciner un système de corruption permettant notamment à des conscrits d’échapper à l’armée.
« Enrichissement illégal, légalisation de fonds obtenus illégalement, profits illicites, transport illégal de l’autre côté de la frontière de conscrits. Notre solution: nous limogeons tous les commissaires militaires », a annoncé sur Telegram M. Zelensky, après une enquête anti-corruption.
Le président a indiqué que 112 enquêtes criminelles avaient été déclenchées après une inspection menée notamment par les organes anti-corruption ukrainiens, les services de sécurité (SBU) et le parquet.
« Il y a des abus dans diverses régions. Donetsk, Poltava, Vinnytsia, Odessa, Kiev », a-t-il dénoncé, demandant à son commandant en chef, Valery Zaloujny, de remplacer les responsables limogés par des vétérans de la guerre déclenchée par la Russie.
« Le système doit être piloté par des gens qui savent qu’en temps de guerre, le cynisme et la corruption sont de la trahison », a dit le président.

Avancées russes
L’armée russe a affirmé ce vendredi avoir de nouveau « amélioré » ses positions dans le nord-est de l’Ukraine, où l’offensive des troupes de Moscou a poussé la veille les autorités à procéder à des évacuations de civils, assurant avoir frappé des « mercenaires étrangers » dans le sud ukrainien.
« Dans la direction de Koupiansk, les unités d’assaut des groupes de combat « Ouest », (…) ont poursuivi leurs opérations offensives sur un large front et amélioré la situation tactique », a indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien.
Les forces russes ont notamment amélioré leurs positions près des villages d’Olchana et de Perchotravnevé, dans la région de Kharkiv, selon la même source.
Plusieurs dizaines de localités de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, ont ordonné jeudi l’évacuation de leurs habitants face à l’avancée des forces russes.
Biden : des milliards de plus

Le président américain Joe Biden a demandé jeudi au Congrès de voter une aide supplémentaire de 13 milliards de dollars pour des dépenses militaires liées à l’Ukraine, selon un courrier de la directrice du Bureau du budget de la Maison Blanche (OMB), Shalanda Young.
L’administration Biden a également requis une aide financière supplémentaire de 8,5 milliards de dollars pour une assistance économique, humanitaire et sécuritaire, destinée à l’Ukraine mais aussi aux autres pays touchés par le conflit, précise cette lettre, adressée au président républicain de la Chambre des représentants américaine, Kevin McCarthy.
« L’administration demande un financement supplémentaire d’aide sécuritaire, économique et humanitaire qui soutiendrait l’Ukraine, ainsi que les pays et les populations vulnérables du monde entier touchés par l’invasion brutale et non provoquée de l’Ukraine par la Russie », souligne Shalanda Young.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a salué dans un communiqué le « solide soutien bipartite au Sénat » pour, outre plusieurs sujets intérieurs américains, « soutenir nos partenaires en Ukraine ».
Cette demande de l’administration Biden « devrait envoyer un signal clair à Vladimir Poutine, au gouvernement chinois et à d’autres de la détermination des États-Unis lorsqu’il s’agit de défendre la démocratie dans le monde », a-t-il ajouté.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a précisé qu’une partie de ces fonds doivent permettre de débloquer des programmes d’aide du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.
« La guerre de la Russie continue d’avoir des effets dévastateurs sur d’autres pays, entravant la croissance, exacerbant l’insécurité alimentaire et augmentant la pauvreté », relève la ministre de l’Economie et des Finances de Joe Biden dans un communiqué.
Loukachenko contacte Varsovie
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko a annoncé ce vendredi avoir ordonné à son gouvernement de reprendre contact avec la Pologne, en pleine tensions frontalières entre l’allié de Moscou et son voisin membre de l’Otan.

« Il est nécessaire de parler avec les Polonais. J’ai ordonné au Premier ministre de les contacter », a-t-il déclaré, cité par l’agence de presse publique Belta.
Selon M. Loukachenko, le gouvernement polonais cherche « l’escalade, à aggraver la situation, afin de montrer qu’ils ont correctement armé et réarmé le pays », à l’approche des « élections (législatives) du 15 octobre prochain » en Pologne.
Le dirigeant bélarusse a jugé « peu probable » de voir d’ici deux mois « des changements significatifs », qui seraient « bénéfiques pour eux et pour nous », dans la position de Varsovie.
« Ils exigent beaucoup de nous (…), mais nous ne pouvons pas accepter cela, car cela (serait) contraire à nos intérêts », a-t-il déclaré.
S’il s’est également dit « ouvert à la coopération », Alexandre Loukachenko a directement accusé « les Américains (d’avoir) misé sur la Pologne » pour attiser les tensions dans la région, en plein conflit entre l’Ukraine et la Russie.