L’armée ukrainienne a annoncé vendredi matin avoir repris le village d’Andriïvka, à quelque dix kilomètres au sud de la ville dévastée de Bakhmout sur le front est, après un démenti la veille de propos dans ce sens de la vice-ministre ukrainienne de la Défense.
« Les Forces de Défense ont eu un succès partiel dans la zone de Klichtchiïvka lors d’opérations offensives. Au cours de leur assaut, elles ont libéré Andriïvka dans la région de Donetsk » et « ont infligé des pertes significatives à l’ennemi en matière de d’effectifs et d’équipements », a communiqué l’état-major ukrainien dans son compte rendu quotidien diffusé sur Facebook.
Jeudi, la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar avait écrit sur Telegram: « Andriïvka est à nous ». Elle avait ensuite été très rapidement contredite par une unité d’assaut ukrainienne sur le terrain et avait finalement modifié sa publication.
« La déclaration concernant la prise d’Andriïvka est fausse et prématurée. Des combats sérieux et intenses se déroulent actuellement dans les zones de Klichtchiïvka et d’Andriïvka », avait affirmé sur Telegram la troisième brigade d’assaut, engagée sur le terrain.
« De telles déclarations sont préjudiciables, mettent en danger la vie du personnel et nuisent à l’exécution des missions de combat », s’était-elle emportée.
Vers Melitopol
Dans son bilan quotidien, vendredi, l’Ukraine affirme « mener une offensive dans la direction de Melitopol, (…) des opérations offensives dans la zone de Bakhmout » et infliger des pertes importantes près de Verbove. D’après l’état-major, il y a eu 25 engagements de combat hier. « L’ennemi a lancé deux missiles, 59 frappes aériennes, 56 attaques lance-roquettes multiples sur des troupes ukrainiennes et sur des civils dans plusieurs localités », a précisé l’armée. Une attaque russe de drones de combat de type Shahed a causé la mort de civils, a ajouté l’Ukraine. Au cours de la journée du 14 septembre, les troupes ukrainiennes « ont visé un poste de commandement, trois systèmes de missiles antiaériens, cinq systèmes d’artillerie et un dépôt de munitions » russe, dénombre l’armée ukrainienne.

Poutine-Kim : pas d’accord signé
« Aucun accord » n’a été signé pendant la visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en Russie, commencée mardi, a déclaré vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Aucun accord n’a été signé et il n’était pas prévu d’en signer », a-t-il affirmé à des journalistes. Les Etats-Unis soupçonnaient la Russie de vouloir acheter des armes à Pyongyang pour le conflit en Ukraine, tandis que la Corée du Nord est suspectée de vouloir acquérir des technologies pour ses programmes nucléaires et de missiles.
Cependant, d’après le chef du renseignement militaire ukrainien, Pyongyang pourrait bientôt fournir d’autres armes et munitions à Moscou.
Bien que les deux puissances nient toute transaction d’armes, « la Corée du Nord fournit des armes à la Russie depuis un mois et demi », selon le chef du renseignement militaire ukrainien et Moscou les utiliserait déjà dans sa guerre contre l’Ukraine. Selon Kyrylo Boudanov, Moscou reçoit des obus de 122mm et de 152mm ainsi que des lance-roquettes multiples Grad.
Désormais, d’après lui, le canal est voué à s’élargir : « Le Kremlin vise à obtenir des millions de munitions. Malheureusement pour nous, la Corée du Nord est un important producteur d’armes. Elle est capable d’en fabriquer d’énormes quantités. La Russie n’est pas en mesure d’atteindre ces volumes ». Toutefois, la qualité des obus nord-coréens laisserait à désirer.
Prison pour désertion
Un tribunal russe a condamné à 13 ans de colonie pénitentiaire avec « régime sévère » un soldat accusé d’avoir quitté son unité militaire pour ne pas combattre en Ukraine, en plein conflit armé avec Kiev.

Dans un communiqué publié vendredi, le tribunal militaire de la ville de Ioujno-Sakhalinsk, située sur l’île de Sakhaline en Extrême-Orient, indique que l’accusé a été reconnu coupable de désertion aggravée car « en période de mobilisation militaire ».
Selon cette source, Maxime Kotchetkov ne s’est pas présenté le 10 mai dans son unité « pour ne pas se soumettre à ses obligations militaires », « éviter d’être envoyé dans la zone de l’opération militaire spéciale » en Ukraine et « se livrer à l’oisiveté ».
Après avoir déserté son unité sur l’île de Sakhaline, il a passé deux mois dans la région avant d’être arrêté par la police le 9 juillet, toujours selon le tribunal.
L’homme a été condamné à neuf ans de prison pour désertion, mais sa peine a été portée à 13 ans car il était déjà sous le coup d’une condamnation avec sursis, prononcée en février, pour avoir quitté sans autorisation son unité.
Ces derniers mois, la justice russe a fréquemment condamné à des peines de prison des militaires accusés de désertion.
Rouble faible

La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi relever son taux directeur de 12% à 13%, sa troisième hausse consécutive en moins de deux mois pour contrer l’inflation et l’affaiblissement du rouble, qui reste malgré ses efforts à des niveaux très faibles face au dollar à l’euro. Face à «une pression inflationniste dans l’économie russe (qui) reste élevée» et «l’affaiblissement du rouble cet été», «un resserrement monétaire supplémentaire est nécessaire», a expliqué la BCR dans un communiqué.