La Russie a dit avoir contrecarré une attaque coordonnée ukrainienne en Crimée ce dimanche matin alors que des drones ont ciblé Moscou, perturbant le trafic aérien dans la capitale, et causé un incendie dans un dépôt pétrolier dans le sud-ouest du pays.

Un drone a été abattu au-dessus du district d’Istra et un autre au-dessus du district de Ramensky, a déclaré sur Telegram le maire de la capitale russe, Serguei Sobianine, ajoutant qu’aucune victime n’était à recenser.

Au moins trente vols ont été retardés et six annulés dans les aéroports majeurs de Moscou, selon les agences de presse russes.
Les systèmes russes de défense aérienne ont détruit au moins six drones ciblant la Crimée depuis plusieurs directions, a annoncé le ministère russe de la Défense ce dimanche, sans préciser la présence de victimes.
Dans le sud-ouest de la Russie, un drone ukrainien a endommagé un dépôt pétrolier dimanche, provoquant un incendie qui a été maîtrisé par la suite, selon le gouverneur régional.
Reuters n’était pas en mesure de vérifier les informations avancées par la Russie et l’Ukraine n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat.
Une longue guerre

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une fin rapide de la guerre en Ukraine, dans une interview publiée dimanche, au moment où l’armée ukrainienne est engagée dans une contre-offensive pour repousser les forces russes.
«La plupart de guerres durent plus longtemps que ce qui avait été prévu lorsqu’elles ont débuté», a souligné Jens Stoltenberg dans cette interview au groupe de média allemand Funke. «Par conséquent nous devons nous préparer à une longue guerre en Ukraine», a-t-il ajouté.
«Nous souhaitons tous une paix rapide», a poursuivi Jens Stoltenberg. «Mais dans le même temps nous devons reconnaitre (ceci) : si le président (Volodymyr) Zelensky et les Ukrainiens cessent le combat, leur pays n’existera plus». «Si le président (Vladimir) Poutine et la Russie déposent les armes, nous aurons la paix», a-t-il déclaré.
Quant au souhait de l’Ukraine de rejoindre l’Otan, Jens Stoltenberg a assuré : «Il ne fait aucun doute que tôt ou tard l’Ukraine sera dans l’Otan». Kiev s’est rapproché de l’Otan lors du sommet de l’alliance en juillet, a-t-il expliqué. «Lorsque cette guerre prendra fin, nous aurons besoin de garanties de sécurité pour l’Ukraine. Autrement, l’histoire pourrait se répéter», a-t-il averti.
Les Russes et la guerre
Répondant au journal français La Croix, le sociologue Denis Volkov, qui dirige l’institut de sondages indépendant Levada à Moscou, analyse l’attitude des Russes face à la guerre en Ukraine :

« Le pourcentage de Russes estimant que la Russie va dans la bonne direction dépasse aujourd’hui les 65 %. C’est plus qu’avant la guerre, quand ce taux était d’environ 50 %. Il y avait déjà eu un regain en 2014, après le rattachement de la Crimée et le début du conflit dans le Donbass.
Aujourd’hui, les sondages révèlent une hausse de confiance, politique et économique, à l’égard du Kremlin. Chaque conflit provoque une hausse de la cote du pouvoir. On avait déjà mesuré ces augmentations dès les mois d’escalade de fin 2021 et début 2022 qui ont précédé l’invasion de l’Ukraine.
75 % répondent qu’il faut continuer à soutenir les soldats sur le front. Certes, moins que les 85 % du début du conflit, mais cela reste très élevé. Par contre, si on pose la question du choix entre négocier la paix ou poursuivre les opérations militaires, les résultats sont plus mesurés : plus de la moitié des sondés se disent en faveur de pourparlers même si, au final, ils soutiennent Vladimir Poutine.
Parmi les partisans de l’opération, entre 20 % et 35 % sont des inconditionnels de la poursuite des opérations militaires ; 45 à 50 % soutiennent sans se poser de question et 25 à 30 % demeurent plus incertains.
Les sondages confirment aussi une méfiance vis-à-vis de la propagande : 40 % affirment que la télévision ne dit pas la vérité. Ils reconnaissent qu’il faut regarder d’autres sources d’information. Mais dans les faits, peu le font.