Des frappes russes en Ukraine ont causé la mort mardi de trois civils à Koupiansk (est), deux autres à Kherson (sud) et un sixième à Lviv (ouest), ont annoncé les autorités ukrainiennes.
« L’ennemi a effectué une frappe sur Koupiansk à l’aide d’une bombe aérienne guidée. Trois civils ont été tués », a écrit le gouverneur de la région de Kharkiv Oleg Synegoubov sur Telegram, dénonçant « un énième crime de guerre des occupants russes ».
A Kherson, un bombardement russe a touché dans la matinée un trolleybus, tuant un policier qui se trouvait à proximité et blessant deux passagers, a indiqué Roman Mrotchko, chef de l’administration militaire de cette grande ville du Sud, libérée en novembre par l’armée ukrainienne.
Un des blessés, 57 ans, a succombé à ses blessures, a ajouté le responsable plusieurs heures plus tard.
Plus tôt dans la journée, le gouverneur de la région de Lviv a fait état d’un mort dans une attaque nocturne de drones russes contre cet important centre régional dans l’Ouest, à près de 1.000 kilomètres de la ligne de front.
A partir de 01H30 GMT, une journaliste de l’AFP a entendu ces drones puis des explosions.
Si « sept drones ont été abattus » sur le territoire de la région, des entrepôts dans la ville de Lviv ont été touchés à trois reprises, a indiqué le gouverneur Maksym Kozytsky sur Telegram. Un incendie s’est déclaré sur une surface de plus de 9.000 m2, a-t-il ajouté.
Le corps d’un homme de 32 ans a été retrouvé sous les décombres, a poursuivi le gouverneur. Un autre homme de 26 ans a été hospitalisé et un troisième de 68 ans a reçu des soins médicaux sur place, selon la même source.
La frappe a « entièrement incendié » l’entrepôt de l’ONG Caritas-Spes qui contenait 300 tonnes de fournitures de secours, a déclaré le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans un communiqué.
L’armée ukrainienne a déclaré e mardi avoir abattu 27 drones de fabrication iranienne de type Shahed sur un total de 30 lancés par la Russie pendant la nuit.
Dans la région de Mykolaïv (sud), dix drones Shahed ont été abattus au cours de la nuit par les défenses aériennes, a déclaré mardi le gouverneur Vitali Kim. « Il n’y a pas de blessés », selon lui.
Dans celle de Dnipropetrovsk (centre-est), le gouverneur Serguiï Lysak a fait état de dégâts et d’un blessé après des tirs d’artillerie.
« La contre-offensive progresse »
La contre-offensive militaire ukrainienne contre les troupes russes « continue de progresser régulièrement », a estimé ce mardi le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à l’ouverture d’une réunion des alliés de l’Ukraine en Allemagne.
M. Austin a également annoncé que les chars américains Abrams promis en début d’année à l’Ukraine, engagée depuis juin dans la lente contre-offensive, « entreront bientôt en Ukraine ».
Ces chars seront notamment équipés de munitions à uranium appauvri de 120 mm fournies par les Etats-Unis, selon une annonce faite par Washington en septembre. Ces munitions sont capables de percer les blindages mais controversées en raison des risques toxiques pour les militaires et la population.
La réunion internationale sur la base américaine de Ramstein, au sud de l’Allemagne, rassemble une cinquantaine de pays afin de coordonner l’aide militaire contre l’invasion russe.
C’est la première à laquelle participe le nouveau ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, nommé au début du mois.
« Roustem, j’ai hâte de travailler étroitement avec toi et ton équipe, et je sais que c’est le cas de tout le monde ici », a déclaré Lloyd Austin en ouvrant la rencontre.
Un cargo de céréales
Un navire transportant du blé a quitté un port ukrainien sur la mer Noire, malgré la menace répétée de Moscou de prendre ces bateaux pour cibles, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
« Le vaisseau « Resilient Africa » avec 3.000 tonnes de blé a quitté le port de Tchornomorsk et se dirige vers le Bosphore », a indiqué mardi le ministre ukrainien des Infrastructures Oleksandre Koubrakov sur X, l’ex-Twitter.
Moscou a claqué en juillet la porte d’un accord permettant l’exportation par la mer Noire des produits agricoles ukrainiens, essentiels pour l’économie du pays et la sécurité alimentaire mondiale.
En réaction, l’Ukraine cherche à établir des corridors maritimes, longeant les côtes des pays alliés jusqu’au Bosphore, défiant les menaces russes de couler les navires entrant et sortant de ports ukrainiens.
Selon le ministre, le bateau est l’un des deux navires entrés dans le port de Tchornomorsk la semaine passée. Le deuxième bateau se trouve toujours dans le port, en train d’être chargé de blé pour l’Egypte, a précisé le responsable.
Par ailleurs, Kiev a annoncé avoir porté plainte devant l’OMC contre trois pays de l’UE — Pologne, Slovaquie et Hongrie — qui ont prolongé leur embargo sur les importations de céréales ukrainiennes, malgré la levée des restrictions décidée par Bruxelles.
Erreur ukrainienne mortelle
Le bombardement meurtrier qui a tué 17 personnes le 6 septembre dernier à Kostiantynivka est sans doute imputable à une erreur de l’armée ukrainienne, écrit le New York Times qui s’appuie sur des éléments recueillis sur place et sur des images satellites.
Le bombardement avait touché un marché bondé de cette ville située dans l’Est ukrainien, provoquant la colère du président Volodymyr Zelensky qui avait dénoncé une attaque de la Russie contre une ville « paisible ». Un enfant faisait partie des victimes avait-il indiqué et une trentaine de victimes avaient été hospitalisées.
Selon le quotidien new-yorkais, toutefois, ce bombardement serait le fruit d’une « erreur tragique » commise par l’armée ukrainienne. « Les éléments réunis et analysés par le New York Times, des fragments de missile notamment, des images satellite, des témoignages et des messages diffusés sur des réseaux sociaux accréditent fortement la thèse selon laquelle le bombardement résulte du tir défaillant d’un missile aérien ukrainien tiré par un système de défense Bouk », écrit le journal.
Les autorités ukrainiennes ont rejeté les affirmations du New York Times. «Selon les données de l’enquête, l’ennemi (russe) a frappé un site civil à l’aide d’un complexe S-300», a insisté dans un communiqué le service ukrainien de sécurité (SBU), évoquant un système sol-air souvent utilisé par la Russie contre son voisin.
L’hypothèse d’un missile russe est confirmée «par des éclats de missile» retrouvés sur les lieux du drame, a assuré le SBU.