Le Kremlin a juré mardi vouloir « tout » faire pour arrêter les frappes ukrainiennes sur Belgorod, ville russe devenue la cible de nombreuses attaques de Kiev dans la foulée de la reprise des bombardements massifs en Ukraine par Moscou.
Commentant les opérations militaires chez son voisin ukrainien, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a lui assuré que son armée avait « l’initiative » sur le front, malgré l’absence de gains majeurs.
A l’issue d’une semaine fériée à l’occasion du Nouvel an et du Noël orthodoxe, la réponse du Kremlin face à la multiplication des attaques ukrainiennes visant Belgorod et sa région ces derniers jours était attendue.
« Notre armée continuera à faire tout ce qui est en son pouvoir pour minimiser le danger dans un premier temps, puis pour l’éliminer complètement », a promis le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Il a également accusé Kiev de viser délibérément « des civils » sur le sol russe à l’aide d’équipements militaires fournis par les Occidentaux.
Ces propos interviennent après une dizaine de jours marquée en Russie par la multiplication d’attaques ukrainiennes visant Belgorod, une ville de 335.000 habitants située à moins de 40 km de la frontière avec l’Ukraine.
Au lendemain d’un bombardement massif de l’Ukraine le 29 décembre qui a fait des dizaines de morts, la ville de Belgorod avait été la cible d’une frappe faisant 25 morts, l’attaque ukrainienne la plus meurtrière contre des civils sur le sol russe depuis le 24 février 2022.
En représailles, Vladimir Poutine avait dit vouloir « intensifier » les frappes contre l’Ukraine, son armée poursuivant ses bombardements massifs sur Kiev et d’autres villes ukrainiennes, à l’instar des 2 et 8 janvier.
Mais signe que l’inquiétude grandit à Belgorod, « environ 300 » personnes ont déjà évacué la ville selon les autorités régionales, qui ont également repoussé la rentrée scolaire de dix jours, au 19 janvier. Quant à la municipalité, elle a appelé les habitants la semaine dernière, et ce pour la première fois, à sécuriser leurs fenêtres en prévention de nouvelles frappes.
Or, à deux mois de la présidentielle qui doit voir Vladimir Poutine reconduit au pouvoir au moins jusqu’en 2030, le Kremlin veut tout faire pour continuer à donner l’image que le conflit avec l’Ukraine n’affecte pas directement le quotidien et la sécurité des Russes.
Missiles anti drones
Londres aurait fourni à Kiev des missiles Martlet ManPad aux forces armées ukrainiennes pour se protéger des drones kamikazes Shahed utilisés par l’armée russe, rapporte le site Focus.
Doté d’un guidage laser, ce projectile de courte portée (6 kilomètres), qui peut atteindre une vitesse de Mach 1,5, aurait déjà permis, selon le Times, d’abattre un drone Orlan et un hélicoptère Ka-52 russes.
Multirôle léger (13 kg) et polyvalent (LMM, Lightweight Multi-role Missile), le Martlet ManPad peut équiper des véhicules terrestres, des navires et des aéronefs. Missile à la fois air-sol, antinavire, air-air et sol-air, il a été initialement conçu pour permettre à la Royal Navy de faire face aux essaims de drones navals ou aériens.
Face à la menace des drones Shahed, de conception iranienne, les troupes ukrainiennes utilisent un si grand nombre de munitions que ses stocks s’épuisent rapidement.
Depuis le 29 décembre 2023, près de 300 missiles et plus de 200 drones kamikazes iraniens Shahed auraient visé l’Ukraine selon un décompte. Il s’agit de l’offensive aérienne la plus puissante depuis le démarrage du conflit en février 2022.
Les responsables ukrainiens ne cessent de lancer des appels à leurs alliés pour qu’ils lui livrent des systèmes de défense antiaérienne.