Au moins quatre morts dans les bombardements sur Kiev, des bombes sur d’autres villes, une situation toujours extrême à Marioupol même si 2 000 voitures ont pu quitter cette ville portuaire grâce à un couloir humanitaire, un cameraman américain tué, une image et un espoir dans les négociations. Telle peut être résumée la vingtième journée de l’invasion russe.
L’espoir vient des négociations qui se poursuivent. S’il est trop tôt pour faire un pronostic optimiste, un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch, a jugé possible un accord de paix d’ici au mois de mai, « et peut-être beaucoup plus rapidement ». Dans la nuit, le président Volodymyr Zelensky avait assuré que les Russes ont « commencé à comprendre qu’ils n’arriveront à rien par la guerre ». Aujourd’hui, il a implicitement accepté une exigence de Poutine en déclarant qu’ « Il faut reconnaître » que l’Ukraine ne pourra pas adhérer à l’Otan ». « Nous avons entendu pendant des années que les portes étaient ouvertes, mais nous avons aussi entendu que nous ne pourrions pas adhérer. C’est la vérité et il faut le reconnaître », a déclaré le président ukrainien pendant une visioconférence avec des dirigeants des pays de la Joint Expeditionary Force, une coalition militaire menée par le Royaume-Uni. « Je suis content que notre peuple commence à le comprendre et à ne compter que sur ses forces », a-t-il ajouté. Il a toutefois regretté une nouvelle fois que l’Otan, « qui semble hypnotisée par l’agression russe », refuse de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.
Espoir « humanitaire » à l’ONU où la Russie propose à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de voter ce mercredi sur une résolution « humanitaire » liée à « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine. Lors d’une rencontre avec la presse, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a regretté que la France et le Mexique aient renoncé à soumettre au vote leur projet de résolution sur l’aide humanitaire après 15 jours de discussions, en préférant demander un vote directement à l’Assemblée générale des Nations unies.
« Nous allons proposer notre propre projet qui est humanitaire », a dit Vassily Nebenzia qui a précisé que la Russie n’acceptait pas le projet franco-mexicain car il comportait un aspect « politique » en demandant « une cessation des hostilités ».
Ce mardi, les Premiers ministres polonais, tchèque et slovène devaient se rendent à Kyiv ce mardi, en qualité de représentants du Conseil européen, pour affirmer « le soutien sans équivoque » de l’UE à l’Ukraine, et rencontrer Volodymyr Zelinsky. La capitale est à nouveau sous couvre-feu depuis ce soir 19 heures et pour 36 heures.
Depuis le 24 février, trois millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 1,4 millions d’enfants. Une terrible réalité : chaque seconde, un enfant devient un réfugié.