Kiev a affirmé ce samedi 4 juin que la Russie avait jeté toutes ses forces disponibles dans la bataille de Severodonetsk (est), ville clé de la région du Donbass où Moscou concentre son offensive dans l’espoir d’en prendre totalement le contrôle. « La situation dans toute la région est extrêmement difficile. Les combats se concentrent actuellement à Severodonetsk car, d’après ce que nous avons pu comprendre, l’armée russe a jeté tout son poids et ses réserves » dans cette bataille, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, dans une interview sur ses réseaux sociaux officiels. « Des premières informations indiquent qu’ils ont réussi à prendre le contrôle de la majeure partie de la ville. Mais nos forces les repoussent maintenant », a-t-il assuré. Il a même indiqué que les troupes ukrainiennes ont repris 20 %, en plus des 30 % qu’ils contrôlaient déjà, de cette ville-clé. Par contre, Moscou affirme que des unités ukrainiennes se retirent : « Des unités de l’armée ukrainienne, ayant subi des pertes critiques lors des combats pour Severodonetsk [jusqu’à 90 % dans plusieurs unités], se retirent vers Lyssytchansk», une grande ville voisine.
Quatre volontaires étrangers tués
Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l’invasion russe en Ukraine, a annoncé ce samedi la Légion internationale de défense de l’Ukraine, organisme officiel des combattants volontaires étrangers. La Légion a cité les noms d’un Néerlandais d’un Australien, d’un Allemand et d’un Français sans préciser la date ni les circonstance de leur mort. Le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué vendredi qu’«un combattant (français) parti comme volontaire» avait été tué «dans des combats» en Ukraine.
Les promesses de Poutine à Macky Sall

Au terme de trois heures d’entretien avec le dirigeant russe, M. Sall, accompagné du président de la commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, est officiellement reparti « rassuré et très heureux des échanges ».
« Il n’y a pas de problème pour exporter les céréales d’Ukraine », a déclaré Vladimir Poutine après la rencontre dans une interview télévisée, évoquant plusieurs moyens d’exporter les céréales via des ports ukrainiens, d’autres sous contrôle russe ou via l’Europe centrale et orientale. Il a affirmé que les Occidentaux faisaient du « bluff » en accusant Moscou d’empêcher les exportations de céréales d’Ukraine.
Il a mentionné la possibilité d’exporter via les ports ukrainiens de Marioupol et Berdiansk, situés sur la mer d’Azov, qui donne accès à la mer Noire, et conquis par Moscou lors de son offensive. Il a aussi évoqué une exportation via les ports de la mer Noire toujours sous contrôle ukrainien, notamment celui d’Odessa. Pour cela, il a une fois encore exigé que les eaux de ces ports soient « déminées » par Kiev, assurant qu’en échange la Russie permettra un passage sécurisé des navires. Parmi les autres voies possibles, selon M. Poutine: un transport sur le Danube « via la Roumanie », mais aussi « via la Hongrie » ou « via la Pologne ».
« Mais le plus simple, le plus facile, le moins cher, ce serait des exportations via le territoire du Bélarus, de là on peut aller vers les ports de la Baltique, puis vers la mer Baltique et ensuite n’importe quel endroit dans le monde », a poursuivi M. Poutine. Selon le président russe, l’export via le Bélarus sera toutefois conditionné pas une « levée des sanctions » occidentales contre Minsk, allié de Moscou.
Des soldats russes refusent
Manque de stratégie, manque d’équipements de base ou encore « peur de tuer ou d’être tué » ont poussé Sergueï, soldat russe, à déposer les armes au mois d’avril, après cinq semaines de combat en Ukraine. Dans un article de la BBC, publié vendredi, il témoigne anonymement de son expérience « traumatisante » au front, qu’il ne souhaite pas réitérer. Une décision pas « inhabituelle », selon Ruslan Leviev, rédacteur en chef de Conflict Intelligence Team, un projet médiatique enquêtant sur les expériences de l’armée russe en Ukraine par le biais d’entretiens confidentiels. De fait, « une minorité importante des soldats sous contrat russes envoyés en Ukraine pour combattre lors de l’invasion initiale a refusé de repartir », selon M. Leviev.
Comme des centaines de soldats russes, Sergueï prend des conseils juridiques pour ne pas retourner au front sans être qualifié de déserteur, ce qui pourrait entraîner une peine de deux ans dans un bataillon disciplinaire. Selon l’avocat russe des droits de l’homme Alexei Tabalov, cité dans l’article de la BBC, le droit militaire russe comprend des clauses qui permettent aux soldats de refuser de se battre s’ils ne le veulent pas.

Kiev fustige Macron
Les appels d’Emmanuel Macron à ne « pas humilier la Russie » ont été très mal reçus à Kiev. Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, a fustigé des propos qui « ne peuvent qu’humilier la France ou tout autre pays [qui ferait de même] ». « C’est la Russie qui s’humilie. Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies », a répondu M. Kuleba au président français dans un tweet.
Dans un entretien à plusieurs quotidiens régionaux, M. Macron a expliqué que l’enjeu était de pouvoir « bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques » le jour où « les combats cesseront ». Dans ce même entretien, il a qualifié la décision russe d’attaquer l’Ukraine d’« erreur historique et fondamentale ».