Un missile a frappé ce lundi après-midi un centre commercial ukrainien à Krementchouk au centre du pays : « il y avait plus d’un millier de civils » sur place, a déclaré déclare le président Zelensky qui a publié sur son Telegram une vidéo de ce centre commercial. « Le nombre de victimes est impossible à imaginer », a affirmé le président. « Les occupants ont lancé une frappe de missile sur un centre commercial. Il y avait plus d’un millier de civils. Le centre commercial est en feu, les sauveteurs éteignent l’incendie», a-t-il encore écrit. Il y a des morts, selon le maire de la ville.
D’autre part, les bombardements russes sur Kharkiv et sa région ont fait deux morts et cinq blessés ce lundi, a annoncé le gouverneur régional, Oleh Synehoubov. « Bien que la poche Severodonetsk-Lyssytchansk demeure la principale concentration opérationnelle de la Russie, une semaine entière de pilonnage intensif suggère qu’elle tente de reprendre l’initiative sur le nord de l’axe d’Izioum », au sud-est de Kharkiv, a souligné le ministère britannique de la défense dans son point quotidien.
Un missile a également frappé la ville de Sloviansk, situé dans l’oblast de Donetsk, à l’ouest de Severodonetsk. Dans la matinée, un missile y a éventré un immeuble d’habitation. Selon un bilan provisoire communiqué par le maire à l’Agence France-Presse, il aurait fait au moins un mort et trois blessés. La ville subit une intensification des bombardements des forces russes, dont les positions se trouvent à quelques kilomètres. Avec l’avancée des troupes de Moscou depuis le nord, Sloviansk a perdu son approvisionnement en eau et en gaz. Le maire, Vadim Liakh, a affirmé sur Facebook qu’il n’y avait aucune cible légitime dans la zone et que Moscou était en guerre contre les civils ukrainiens. Il a exhorté ses administrés à évacuer la ville.
Pas le moment de négocier
Volodymyr Zelensky a déclaré ce lundi lors d’une visioconférence avec les dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’était pas venu et que l’Ukraine devait d’abord consolider ses positions, a indiqué la présidence française.
« Le président Zelensky a fait à tous une réponse qui était très claire, c’est qu’aujourd’hui ce n’est pas le moment de la négociation, l’Ukraine négociera quand il sera en position de le faire c’est-à-dire quand il aura rétabli au fond une position de force », a déclaré l’Elysée. « En attendant, il a besoin de mettre un terme à la guerre aussi vite que possible », a ajouté la présidence française, en soulignant que le dirigeant ukrainien avait fixé comme échéance l’arrivée de l’hiver.
M. Zelensky a insisté sur la « nécessité d’un soutien plein, entier, très opérationnel à l’Ukraine » afin de permettre la « restauration de l’intégrité territoriale » du pays. Il a notamment demandé plus d’équipements militaires de « telle manière que l’Ukraine puisse contenir l’avancée de la Russie et repousser les Russes au-delà des lignes de février ».
Les dirigeants du G7 ont présenté des positions « extrêmement convergentes » et conformes « aux attentes du président Zelensky », a encore relevé l’Elysée. Le G7 soutiendra l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.
Limiter les prix du pétrole
Le président ukrainien a aussi demandé au G7 de renforcer les sanctions contre la Russie « en limitant les prix du pétrole » exporté par Moscou. « Pour nous, une position cohérente des pays du G7 concernant les sanctions est importante. Elles doivent être renforcées encore, en limitant les prix du pétrole exporté par l’agresseur », a-t-il écrit sur son compte Telegram pour rendre compte de son intervention en visioconférence. Les pays du G7 réfléchissent à un « mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe », a dit un haut responsable de la Maison Blanche.
Un tel mécanisme, qui reste donc à définir, passerait par les « services » entourant l’exportation de pétrole russe, a dit cette source, qui n’a pas souhaité être identifiée. Il s’agit de tarir la principale source d’argent frais pour la Russie.
Céréales et nucléaire
Le G7 a également appelé la Russie à permettre les exportations de céréales depuis l’Ukraine pour éviter d’exacerber la crise alimentaire mondiale. Les dirigeants ont ainsi demandé « de toute urgence » à Moscou de « cesser, sans condition, ses attaques contre les infrastructures agricoles et de transport et de permettre le libre passage des marchandises agricoles depuis les ports ukrainiens de la mer Noire ».
Dans une déclaration commune publiée lors de ce sommet, ils ont également exprimé leur « vive inquiétude » après l’annonce par la Russie qu’elle pourrait transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie.
Le G7 a « exigé » le retour « immédiat » des Ukrainiens emmenés « par la force » en Russie.
Paiements bloqués
Le ministère des finances russes a récusé, ce lundi, toute idée de défaut de paiement, en admettant toutefois que deux versements ne sont pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche en raison des sanctions.Le ministère a dit avoir effectué deux versements d’intérêts le 20 mai, mais que ceux-ci ont été bloqués par des intermédiaires. « La non-obtention de l’argent par les investisseurs n’est pas le résultat d’une absence de paiement mais est causée par l’action de tierces parties, ce qui n’est pas directement considéré comme un cas de défaut », a-t-il dit.