Kiev a affirmé, ce dimanche, que les troupes russes ayant franchi le Dniepr dans la région de Kherson, ville du sud occupée par Moscou, risquaient d’y être coincées après la mise hors d’usage de tous les ponts existants.
« Les seuls moyens de traverser le fleuve pour l’occupant sont des pontons près du pont Antonivsky, mais ils ne pourront pas totalement répondre à ses besoins », a déclaré à la télévision ukrainienne un député régional, Sergey Khlan. Selon lui, « la Russie transfère ses centres de commandement de la rive droite du fleuve vers la gauche, consciente qu’en cas d’escalade ils ne pourront pas être évacués à temps ». Il a estimé à vingt mille le nombre de soldats russes présents sur la rive droite et précisé qu’ils peuvent toujours « traverser les ponts abîmés à pied ».
« Les Russes ne peuvent plus transférer de matériel, de munitions et même de nourriture pour leurs troupes », avait déjà affirmé samedi soir Sergey Khlan.
Zelensky et Zaporijia

Le président ukrainien a prévenu que son armée riposterait contre les troupes russes ciblant la centrale nucléaire de Zaporijia ou effectuant des frappes à partir de son territoire. « Chaque soldat russe qui tire sur la centrale ou tire en s’abritant derrière la centrale doit comprendre qu’il deviendra une cible spécifique pour nos services secrets et de renseignement, ainsi que pour notre armée », a déclaré Volodymyr Zelensky sur sa chaîne Telegram.
Plusieurs bombardements, dont les deux parties s’accusent mutuellement, ont visé la centrale de Zaporijia depuis la semaine dernière, faisant craindre une catastrophe nucléaire et provoquant jeudi une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
L’Ukraine accuse la Russie de se « cacher » derrière la centrale nucléaire pour frapper les villes sous contrôle ukrainien de Nikopol et Marhanets.
Le bateau de l’ONU est chargé
Le premier navire humanitaire affrété par les Nations unies pour transporter des céréales ukrainiennes a été chargé ce dimanche de 23 000 tonnes de blé et est prêt à prendre la mer, a annoncé le ministre ukrainien de l’infrastructure.
Présent au port de Pivdenny, dans la ville de Youjné, pour assister au chargement du MV Brave Commander, le ministre Oleksandre Koubrakov a indiqué que « le navire se dirigera vers l’Afrique, l’Éthiopie étant le dernier pays où la cargaison de 23 000 tonnes de blé sera livrée ». « J’espère que d’autres navires affrétés pour le Programme alimentaire mondial (PAM) viendront dans nos ports. J’espère qu’il y aura bientôt 2-3 navires supplémentaires », a-t-il poursuivi.
Davantage de gaz russe pour la Hongrie

La Hongrie, membre de l’Union européenne, a annoncé que la Russie a commencé à lui livrer plus de gaz naturel que prévu dans leurs précédents accords commerciaux, après une visite de son ministre des Affaires étrangères à Moscou en juillet.
Le ministère hongrois des Affaires étrangères a expliqué que les négociations commerciales avec Moscou « ont permis d’arriver à un accord », avec pour résultat que la compagnie russe Gazprom a commencé à livrer vendredi « des volumes supérieurs à ceux mentionnés dans le contrat ».
« C’est le devoir du gouvernement hongrois d’assurer un approvisionnement sûr en gaz pour le pays, et nous sommes à la hauteur », a écrit sur Facebook un haut fonctionnaire du ministère, Tamas Menczer.