Après avoir fait état lundi de 63 morts dans cette attaque, le ministère russe de la Défense a déclaré que les dernières informations indiquaient que 89 soldats ont été tués, ont rapporté les agences de presse russes.
Les représentants responsables de cette « tragédie » devront répondre de leurs actes, a ajouté le ministère, selon lequel l’attaque a été rendue possible par l’usage non-autorisé de téléphones portables par des soldats russes, permettant à l’armée ukrainienne de déterminer la position des locaux.
Le bâtiment qui abritait des mobilisés russes, donc des soldats non professionnels, a été entièrement détruit par la frappe car des munitions y étaient stockées. Selon la chaîne Telegram « Rybar », l’une des principales sources prorusses sur la guerre en Ukraine, le bâtiment abritait 600 personnes.
Documentaires russes
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné à son gouvernement d’organiser d’ici février la projection au cinéma de « films documentaires » sur l’offensive des forces de Moscou en Ukraine.
« Au ministère de la Culture de soumettre des propositions pour assurer la projection de films documentaires nationaux dans les réseaux de cinémas sur des sujets liés à l’opération militaire spéciale, la lutte contre la propagation de l’idéologie néo-nazie et néo-fasciste », peut-on lire dans un message publié sur le site du Kremlin.
La Russie a justifié son offensive en Ukraine notamment par une volonté de « dénazifier » le pays, le Kremlin accusant le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les autorités à Kiev de connivence avec les milieux ultra-nationalistes.
Wagner et Bakhmout
Le patron de Wagner a tenté d’expliquer l’échec de son groupe à capturer la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, qui est le théâtre depuis des mois de combats intenses.
Lors d’une visite du Nouvel An avec des combattants sur la ligne de front, Evgueni Prigogine a déclaré qu’il y avait « une forteresse dans chaque maison » et que « seuls les clowns qui s’assoient essaient de prédire ces choses ».
« Parfois, il faut des semaines entières pour nettoyer une maison, non? », a-t-il demandé aux soldats dans une vidéo publiée sur une chaîne Wagner Telegram . « Ils disent : ‘les forces combinées ont avancé dans Artyomovsk et brisé la défense’ », a-t-il dit, se référant à Bakhmout par son nom soviétique
« Puis ils disent : « Qu’est-ce que cela signifie de « percer la défense ? » « Percer la défense » signifie percer la défense d’une maison ce matin, puis vous devez aller briser la défense de la maison suivante, n’est-ce pas? », a-t-il déclaré.
« Et ce n’est pas seulement une ligne de défense. Combien y a-t-il de lignes de défense à Artyomovsk? Si nous disions 500, ce serait à peu près exact, non? »
Les combattants confirment qu’il y a une ligne de défense ukrainienne « tous les 10 mètres », avant que Prigogine ne continue.
« La question est donc : « Qui va prendre Artyomovsk ? Quelles forces combinées ? Ce seront les forces combinées de Wagner », a-t-il déclaré. « Et qui d’autre? À part Wagner PMC, qui d’autre est là? » « Personne d’autre », ont dit les soldats.
Pertes russes
Moscou, depuis le lancement de «l’opération militaire spéciale» le 24 février dernier, aurait perdu «60% de son stock total de chars de combat, et 70% de son stock de missiles adaptés à des cibles terrestres», a expliqué Hervé Bléjean, directeur général de l’Union européenne, devant les députés de la commission de la Défense nationale réunie à huis clos le 16 novembre, et dont la retranscription vient d’être publiée. De plus, «40% de ses véhicules de transport de troupes et 20% de son artillerie» sont désormais hors d’usage.
L’état-major de l’Union européenne, une agence chargée de l’alerte, de l’évaluation et la planification stratégique, évalue les pertes russes à «au moins 60.000 combattants russes (qui) auraient été tués, pour trois fois plus de blessés. Ce qui signifie qu’environ 250.000 combattants russes seraient aujourd’hui hors service». Les pertes ukrainiennes seraient «paradoxalement» plus difficiles à recenser, et «sont moins importantes que celles des Russes, mais tout de même considérables». Pour Kiev, «l’objectif de court terme pour les Ukrainiens est de mettre sur pied trois nouveaux corps d’armée d’ici mars 2023, pour un volume estimé de 75 000 hommes», afin de pouvoir «prendre l’initiative des opérations au printemps prochain».
Missiles hypersoniques en Méditerranée
Le président russe Vladimir Poutine a ordonné ce mercredi l’envoi d’une frégate, l’amiral Gorshkov.
Le navire entreprendra un voyage en mer à longue distance à travers les océans Atlantique et Indien, ainsi que la mer Méditerranée, a rapporté le média d’État russe TASS, citant le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.
La frégate est équipée « du dernier système de missile hypersonique Zircon, qui n’a pas d’analogues – un système hypersonique basé en mer – ainsi que d’autres armes de dernière génération », a déclaré M. Poutine, s’exprimant par liaison vidéo avec Choïgou et le commandant du navire, Igor Krokhmal.
« Je suis sûr que des armes aussi puissantes permettront de protéger de manière fiable la Russie contre les menaces extérieures potentielles et aideront à garantir les intérêts nationaux de notre pays », a ajouté M. Poutine.
Selon Choïgou, la frégate « mènera des exercices » avec des missiles hypersoniques Zircon.
« Je suis très heureux, félicitations! C’est un excellent travail conjoint, qui s’est terminé par un bon résultat attendu », a déclaré Poutine avant d’ordonner à la frégate de « commencer à terminer les tâches ».
« Poutine, c’est Grosminet »
«C’est dans sa nature, Grosminet veut se bouffer Titi». C’est par ce parallèle plutôt cocasse que Michel Yakovleff, général de corps d’armée en retraite et ancien vice-chef d’État-major du SHAPE à l’Otan tentait d’illustrer sur LCI lundi 2 janvier la stratégie militaire du président russe Poutine en Ukraine. «Le président Poutine est comme Grosminet, et répète “cette fois-ci je vais me le faire”», imite le général d’une voix de fausset, se référant au célèbre dessin animé américain opposant le chat Grosminet à son rival canari Titi, que le premier tente en vain de dévorer.
«Et Titi, le petit canari», continue-t-il en désignant implicitement l’Ukraine, «c’est “olalah, pauvre Grosminet son plan n’a pas marché“». En définitive, «C’est dans la nature [de Poutine, NDLR], Grosminet veut se bouffer Titi», assène le général français, devenu célèbre depuis des mois pour ses bons mots et ses jugements très tranchés sur la guerre en Ukraine.
Pour l’ex numéro 4 dans la chaîne Otan, également reconnu pour son très sérieux ouvrage Tactique théorique, le chef de l’État russe est engagé dans une logique de frappes sans fin. «Il n’y a pas d’impasse. Pour Poutine qui est parti dans cette logique de Grosminet, il continuera à taper.» Et de conclure en changeant de personnage, mais non de registre : «comme disait Trotski, enfin Chuck Norris, si la violence ne résout pas ton problème, c’est que tu ne tapes pas assez fort.»
Un éclat d’obus pour Macron
L’ancien chef de l’Agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, a annoncé mercredi 4 janvier avoir envoyé à Emmanuel Macron le bout de shrapnel qui l’a blessé en Ukraine, tiré selon lui depuis un canon français Caesar fourni à Kiev. Dmitri Rogozine, qui dirige actuellement un groupe de conseillers militaires apportant une assistance aux forces séparatistes en Ukraine, avait été blessé au dos en décembre dernier lors d’une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine sous contrôle russe, qui avait fait plusieurs morts et blessés.
L’ex-chef de l’Agence spatiale avait assuré que l’incident s’était produit au moment d’une «réunion de travail» dans le restaurant de l’hôtel. La chaîne de télévision publique russe Rossia 24 avait de son côté affirmé que l’ex-patron de Roscosmos y célébrait son 59e anniversaire, avec des invités et des musiciens. Il avait indiqué après la frappe avoir été opéré à l’hôpital car un morceau d’obus s’était logé au-dessus de son omoplate droite.
Le fragment a été envoyé à l’ambassadeur de France à Moscou avec consigne de le remettre au président en lui précisant que « personne n’échappera à la responsabilité des crimes de guerre».