La Grèce paiera un «prix élevé» si elle continue de violer l’espace aérien turc et de «harceler» les avions turcs en mer Egée, a prévenu samedi 3 septembre le président turc qui a brandi le souvenir de la «grande catastrophe» de Smyrne et refusé de reconnaître l’intégrité territoriale de son voisin, membre de l’UE.
«Si vous allez trop loin, le prix à payer sera lourd», a-t-il prévenu. Il a ajouté : «Votre occupation des îles [de la mer Egée proches de la Turquie] ne nous lie en rien. Le moment venu, nous ferons le nécessaire. Nous pouvons arriver subitement la nuit», a-t-il menacé, reprenant une formule souvent utilisée lorsqu’il parlait de lancer une opération en Syrie ou contre les Kurdes.
Dans son discours, un autre élément fait froid dans le dos : la référence à l’Histoire. «Grèce, regarde l’histoire, remonte le temps. Nous n’avons qu’une chose à dire : souviens-toi d’Izmir», a-t-il lancé à la tribune. Ce souvenir est un moment charnière dans l’histoire des deux pays. En effet, à Smyrne, la ville de la mer Egée que les Turcs appellent Izmir, s’est produite «la Grande catastrophe» il y a 100 ans. Du 13 au 17 septembre 1922, un incendie dans la ville après l’arrivée des troupes turques se solde par un massacre ou l’expulsion des populations grecques d’Asie Mineure. Pour les Grecs, ce souvenir est un traumatisme absolu qui se transmet de génération en génération. Pour les Turcs, c’est un échange de populations entre la Grèce et la Turquie, mis en place par le traité de Lausanne du 24 juillet 1923 et menant à la proclamation de la République le 29 octobre 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.