Fini le journaliste et le précandidat, place au candidat. Pour que les Français « se sentent de nouveau chez eux », le polémiste d’extrême droite Éric Zemmour a officialisé sa candidature à la présidentielle, mardi 30 novembre, dans une vidéo au ton dramatique, suivie d’une interview tendue sur TF1. « J’ai décidé de me présenter à l’élection présidentielle », a-t-il annoncé, en lisant un texte derrière un micro d’époque, mimant l’appel du général de Gaulle du 18 juin 1940.
L’annonce d’Éric Zemmour est venue conclure une précampagne agitée, marquée par une percée fulgurante dans les sondages suivie d’un ressac ces derniers jours. Rythmée par le 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven, la vidéo aux accents nostalgiques, enregistrée il y a deux semaines et diffusée sur les réseaux sociaux, mêle scènes de violences urbaines, archives du « pays de Notre-Dame-de-Paris et des clochers », du Concorde, de l’Arc de Triomphe ou extraits de films. Le distributeur de cinéma Gaumont et plusieurs médias ont aussitôt dénoncé l’utilisation d’images sans leur accord. Ils réclament le retrait des extraits et envisagent des poursuites, quand le camp Zemmour invoque le « droit de courte citation ». Le candidat a balayé « des querelles de juristes ».
Par ailleurs lors à peine déclaré, le polémiste est apparu au 20 Heures de TF1, pour une interview avec le présentateur vedette de la chaîne, Gilles Bouleau.Mais quelques minutes après avoir quitté le plateau, l’ancien essayiste a rejoint ses équipes à son QG. Devant ses partisans, il a raillé «l’interview d’un procureur».
«Vous verrez que devant les autres, il s’efface poliment, humblement, et même parfois de façon larvaire… Et qu’avec moi, il s’est révélé un procureur pugnace, de mauvaise foi, me sortant des phrases de mon livre sorties de leur contexte… Je n’étais pas venu défendre mon livre : il y a eu maldonne», ajoute-t-il. Avant de porter des coups encore plus durs contre le présentateur du journal de TF1: «Monsieur Bouleau n’a pas fait son travail, Monsieur Bouleau a voulu faire le malin devant ses confrères, Monsieur Bouleau n’a pas fait son boulot.»
Ajoutons que selon les informations du quotidien parisien, Eric Zemmour aurait lâché un « connard » en regagnant sa loge. Un mot grossier sûrement à l’intention du présentateur, entendu par quelques témoins.
Eric Zemmour aura donc encore une fois déclenché un tollé qui dépasse le simple cadre de sa campagne.