Des combats ont repris ce mercredi dans le nord de l’Ethiopie, dans des zones frontalières de la région du Tigré, rebelles tigréens et gouvernement fédéral se rejetant la responsabilité d’avoir brisé une trêve observée depuis cinq mois.
Les autorités rebelles du Tigré ont d’abord accusé l’armée fédérale éthiopienne d’avoir lancé une « offensive de grande échelle » contre leurs positions, avant que le gouvernement éthiopien les accuse en retour d’avoir « rompu » la trêve. Les forces fédérales éthiopiennes « ont lancé une offensive tôt ce (mercredi) matin vers 05H00 (02H00 GMT), nous défendons nos positions », a déclaré à l’AFP un porte-parole des autorités rebelles du Tigré, Getachew Reda, interrogé par l’AFP depuis Nairobi.
Sur Twitter, il a évoqué « une offensive à grande échelle » lancée contre les « positions sur le front Sud » des rebelles tigréens. « Ne tenant aucun compte des nombreuses offres de paix présentées par le gouvernement éthiopien », les forces rebelles du Tigré « ont lancé une attaque aujourd’hui à 05H00 » (02H00 GMT) et « ont rompu la trêve », a répondu le gouvernement dans un communiqué. « Nos vaillantes forces de défense et toutes nos forces de sécurité répondent victorieusement et de manière coordonnée à cette attaque », poursuit le gouvernement, qui appelle la communauté internationale à exercer « une force pression » sur les autorités rebelles du Tigré.
Par ailleurs, un groupe de nations créancières s’est à nouveau engagé ce mercredi à accorder à l’Éthiopie, qui manque de liquidités, un allègement de sa dette, malgré des progrès lents. L’Éthiopie a demandé un allègement de la dette à ses gouvernements créanciers au début de 2021 en vertu d’un nouveau cadre du G20 pour les restructurations de la dette, mais les progrès ont été compliqués par une guerre civile de 21 mois qui a débuté dans la région du Tigré, au nord du pays.
Le comité des créanciers de l’Éthiopie, qui est coprésidé par des représentants des gouvernements chinois et français, ne s’est réuni pour la première fois qu’en septembre 2021. Dans un communiqué, le comité des créanciers a déclaré que les membres avaient discuté des derniers développements macroéconomiques lors de sa dernière réunion le 19 juillet.
« Le comité des créanciers de l’Éthiopie poursuivra ses travaux afin de trouver une solution appropriée aux vulnérabilités de la dette extérieure de l’Éthiopie, de manière opportune, ordonnée et coordonnée », a déclaré le comité.
Une mission du FMI dans le pays est prévue le mois prochain pour assurer le suivi de la visite de juin, a déclaré mardi un conseiller principal du ministère des finances du pays.
Le FMI, la Banque mondiale et d’autres organismes poussent la Chine, le plus grand créancier de l’Éthiopie, et les créanciers privés à accélérer le travail sur les traitements de la dette demandés par l’Éthiopie, le Tchad et la Zambie dans le cadre de la restructuration conjointe de la dette du G20.