EuroMed Droits, anciennement Réseau euro-méditerranéen pour les droits de l’Homme, a appelé la communauté internationale « à la vigilance quant à la situation en Tunisie », après la prolongation des mesures exceptionnelles jusqu’à nouvel ordre par le président de la République, Kaïs Saïed.
Dans une déclaration publiée vendredi, l’organisation a estimé que la vigilance va permettre de préserver la Tunisie comme étant le porte-flambeau de la démocratie dans la région depuis le déclenchement des révolutions de 2011.
« L’absence de vigilance va placer les garanties constitutionnelles et démocratiques en danger », a-t-elle averti.
Il est nécessaire, selon EuroMed Droits, de fixer « un délai clair » pour mettre fin aux mesures exceptionnelles et permettre le retour de « la bonne marche de la démocratie ».
Le retour du déroulement normal des activités de l’Etat à travers la séparation des pouvoirs est désormais une priorité au vu des crises économique, sociale et sanitaire auxquelles les Tunisiens font face, ajoute l’organisation.
EuroMed Droits, qui regroupe des organisations de défense des droits de l’Homme en Europe et au bassin méditerranéen, s’est interrogé sur l’avenir des droits de l’Homme et de la démocratie en Tunisie, après l’annonce du chef de l’Etat de la prolongation des mesures exceptionnelles.
EuroMed Droits a, par ailleurs, relevé une hausse dans le nombre de personnes interdites de voyage ou assignées à résidence ainsi que le recours à la justice militaire pour juger les civils.
« La mise en place de la Cour constitutionnelle est devenue une question urgente. Cela pouvait contribuer à trancher la légitimité, d’un point de vue constitutionnel, des dernières décisions », a-t-elle souligné.
Une démocratie ne peut réussir sans la mise en place d’institutions législatives et exécutives qui représentent la volonté du peuple, lit-on de même source.
Selon l’organisation des droits de l’Homme, « tout projet politique d’avenir devrait respecter les engagements internationaux de la Tunisie, particulièrement en matière de droits humains ».
La liberté d’expression, d’organisation et la participation à la vie politique sont des acquis et des droits fondamentaux garantis par la constitution, a-t-elle rappelé.
EuroMed Droits a, en outre, dénoncé la fermeture des sièges de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), précisant que les instances constitutionnelles sont « les piliers de la transition démocratique et la garantie du respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ».