Ce lundi, l’Allemagne rétablit les contrôles à toutes ses frontières pour se protéger « contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière ». Refermées les portes largement ouvertes en 2015. Une trentaine d’Afghans ont même été expulsés vers le pays des talibans…
En France, on murmure que le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, qui ne confirme pas, pourrait réinstaurer un ministère de l’immigration. Le Rassemblement national et Les Républicains exigent des mesures fortes dans ce domaine.
En Hongrie, Viktor Orban menace d’envoyer à Bruxelles des dizaines, des centaines de bus chargés de migrants que son pays refuse d’accueillir. «Un aller simple gratuit» et une réponse à une amende record de 200 millions d’euros qui lui a été infligée par la Cour européenne de justice pour non-respect des traités en matière d’asile.
Dans tous les pays de l’Union européenne où l’on note une montée de la droite dure, de l’extrême droite, l’immigration, liée à la sécurité est devenue une préoccupation majeure. Même ceux qui ne parlent pas d’invasion, de submersion, demandent de mettre un frein, de durcir les règles. L’immigré est le méchant…Les statistiques et la réalité ne font pas le poids face aux « impressions », aux faits divers réels mais montés en épingle par des politiciens et les réseaux sociaux…
En juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen assurait que « les défis migratoires nécessitent une réponse européenne basée sur une approche juste et ferme fondée sur nos valeurs. En gardant toujours à l’esprit que les migrants sont des êtres humains comme vous et moi. Et nous sommes tous protégés par les droits de l’homme ». Deux mois plus tard, elle n’est guère écoutée dans une Europe divisée. On se demande quelle sera la teneur des plans d’action de mise en œuvre ( en 2026) du Pacte de migration et d’asile validé ce printemps et qui harmonisera les pratiques en garantissant la solidarité européenne et une meilleure répartition des migrants. Ils doivent être présentés avant le 12 décembre.
L’Europe vieillissante sait qu’elle aura besoin de migrants économiques pour ne pas accentuer son décalage, son défaut de compétitivité avec les Etats-Unis et la Chine. Mais, en même temps, elle voit et craint la démographie d’une Afrique qui n’arrive pas à répondre aux aspirations de sa jeunesse. De plus en plus, elle rêve d’exil, de vie meilleure. Un sondage publié au début de ce mois révèle que 60% de ces jeunes estiment que la corruption des dirigeants est l’une des causes principales de cette envie d’ailleurs. Le problème n’est pas qu’en Afrique…