L’imam Hassan Iquioussen dont le Conseil d’État a validé ce mardi 30 août l’expulsion décidée par Gérald Darmanin est considéré comme étant en fuite et a été inscrit au fichier des personnes recherchées (FPR), a appris l’AFP de source proche du dossier.
Après la décision du Conseil d’État, la police s’est rendue dans l’après-midi au domicile du prédicateur de nationalité marocaine, à Lourches près de Valenciennes (Nord) afin de l’interpeller pour l’expulser vers le Maroc. Mais, ils ne l’ont pas trouvé, selon une source proche du dossier qui a évoqué la possibilité qu’il soit en Belgique.
Plus tôt dans la journée, le Conseil d’État avait donné son feu vert à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, dont le ministre de l’Intérieur avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les « discours séparatistes ».
Désavouant le tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu en urgence le 5 août l’expulsion de cet imam réputé proche des Frères musulmans, la plus haute juridiction administrative française a estimé que cette décision de l’expulser vers le Maroc ne constituait pas « une atteinte grave et manifestement illégale à (sa) vie privée et familiale ».
Hassan Iquioussen, âgé de 58 ans, est né en France et y réside régulièrement mais avait décidé, à sa majorité, de ne pas opter pour la nationalité française. Il a cinq enfants et 15 petits-enfants, tous Français.
Si le Conseil d’Etat reconnaît que ses attaches en France sont « fortes », il souligne que les enfants de l’imam « sont majeurs et ne dépendent plus de leur père et que son épouse, qui est également de nationalité marocaine, ne se trouve pas dans l’impossibilité de se déplacer au Maroc et de l’y rejoindre le cas échéant ».
A Toulouse, la cour d’appel de Toulouse a condamné ce mercredi l’imam Mohamed Tataiat à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour incitation « à la violence ou à la haine raciale », après un prêche de 2017 diffusé sur les réseaux sociaux. Lors de l’audience, le 30 mai, le procureur général avait requis six mois de prison avec sursis. L’avocat de l’imam Jean Iglesis a aussitôt annoncé son intention de se pourvoir en cassation. Pour lui, la décision de la cour risque d’être « la porte ouverte à une police de la religion ». « C’est une décision totalement punitive, dictée par des considérations qui dépassent le droit », a estimé William Bourdon, autre avocat de Mohamed Tataiat.