La Cour de révision a pris ce jeudi la décision rarissime d’annuler la condamnation pour viol sur mineure prononcée en 2003 contre Farid El Haïry, qui a passé près d’un an en détention pour un crime qu’il n’a pas commis. Cette décision, qui fait de cet homme de 41 ans le douzième cas connu de révision d’une condamnation aux assises depuis 1945, fait suite à la rétractation de son accusatrice qui a avoué, fin 2017, aux autorités judiciaires avoir inventé les faits. « Monsieur Farid El Haïry n’est coupable de rien et n’a jamais commis d’actes d’agression sexuelle ou de viol sur ma personne. Je souhaite aujourd’hui rétablir la vérité », avait écrit la trentenaire, expliquant que son agresseur était en réalité son propre frère. « Je n’ai pas réussi à rétablir la vérité (…), coincée dans l’emprise du secret familial ».
« Rien ne subsiste à la charge de Farid El Haïry », a déclaré le président de la cour de révision Nicolas Bonnal, ajoutant que cette condamnation était annulée sans nouveau procès. « L’affaire est terminée par cette décision qui vous lave de toute condamnation ». « Après 24 ans de souffrance, je ne sais pas trop quoi dire », a déclaré Farid El Haïry, 41 ans, à la sortie de l’audience. « Tout ce que je peux dire c’est que je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu ».