Le porte-parole d’Ennahdha, Fathi Ayadi, a déclaré, lors de son intervention ce vendredi 18 juin 2021, sur la Radio nationale, que les messages contradictoires du président de la République, concernant le dialogue national et les récentes déclarations du secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi n’augure rien de bon.
« Ennahdha tient au dialogue national et l’a toujours prôné, nous avons eu des messages positifs de la part du président mais nous avons été surpris ensuite par un retour vers le dialogue conditionné ce que nous déplorons. Depuis son accession au pouvoir, Kaïs Saïed, ne cesse de répéter qu’il faut rompre avec le passé et qu’il veut un système nouveau et un dialogue nouveau. Qu’il nous dise ce qu’il veut de nouveau dans ce dialogue » a-t-il poursuivi.
Fathi Ayadi a affirmé que le chef de l’Etat a posé pour condition le départ de Hichem Mechichi pour le démarrage du dialogue alors qu’il avait abandonné cette condition ou semblait l’avoir fait lorsqu’il a rencontré les chefs du gouvernement plus tôt cette semaine.
« Kaïs Saïed avait dit à Noureddine Taboubi qu’il était prêt pour le dialogue, que la question du gouvernement soit abordée par les partis politiques mais les choses ont changé et plus tard le chef de l’Etat a recommencé avec ses conditions, sur le départ de Mechichi par exemple. Après la réunion avec les chefs du gouvernement il a commencé à poser pour condition que soient d’abord discutés le système politique et le code électoral surtout après la libération de Nabil Karoui » a-t-il ajouté.
Le dirigeant d’Ennahdha a cependant insisté sur la volonté de la part de son mouvement d’établir un dialogue national considérant qu’il est la seule solution aux maux du pays.
Néanmoins, si des élections anticipées devaient avoir lieu, elles nécessiteraient certaines conditions comme la modification de la loi électorale et la création de la cour constitutionnelle. D’après Ayadi: « la crise fait l’objet d’un dialogue mais si ce dialogue est perturbé, le mouvement soulève également la question du passage à des élections anticipées comme l’une des solutions »
Ayadi a expliqué qu’il n’est pas acceptable de continuer l’expérience des partis qui remportent les élections sans avoir une majorité suffisante pour gouverner, pour lui, c’est une question fondamentale qui nécessite une révision.
Le président de la République, Kaïs Saïed, a, rappelons-le, adressé des critiques virulentes en commentant l’organisation d’un dialogue national et a avancé que le dialogue mené en 2013 par le quartet, n’avait rien de national.
L’UGTT a condamné les propos tenus par le chef de l’Etat, considérant qu’il s’agit-là d’une mise en doute du rôle joué par les institutions nationales qui ont parrainé le dialogue en 2013, « qui a permis d’éviter au pays de sombrer dans une guerre civile ». L’UGTT a, par ailleurs, appelé à l’organisation d’élections anticipées si la crise politique et constitutionnelle n’est pas dépassée rapidement.
Le secrétaire général-adjoint de l’UGTT, Kamel Saad, a, même, affirmé que l’organisation a finalement opté pour un dialogue qu’elle mènera elle-même comme cela a été le cas en 2013. Des propos qui ne reflètent que l’un des avis échangés lors du congrès, a précisé Noureddine Taboubi.