Par Sayda BEN ZINEB
Le Festival international du Film Francophone de Namur, (30 septembre-07 octobre 2022), vient de célébrer, comme depuis toujours, la vitalité et la diversité du cinéma francophone. Un FIFF qui a eu lieu sur fond de restrictions budgétaires, causées par la crise économique qui frappe l’Europe à cause de la guerre en Ukraine et ses retombées. Fini le temps de l’abondance et pour preuve, le manque d’animation habituelle dans les rues de la Capitale Wallonne, et le rétrécissement des files d’attente devant les salles du cinéma. La Nef, une ancienne église et centre névralgique de cette édition, a remplacé le majestueux chapiteau qui a toujours abrité tout ce qui fait la saveur du FIFF.
Quant aux invités, on a remarqué l’absence de nombreux participants, dont des journalistes et jeunes réalisateurs qui n’ont pas eu leurs visas, (la Tunisienne Hajer Zairi n’a pas pu prendre part au Jury Emile Cantillon), sans oublier ceux qui n’ont pas pu franchir les frontières de leur pays à cause du coup d’Etat survenu ces derniers jours au Burkina Faso. L’équipe du FESPACO qui a son poids dans le festival, vient de manquer la 37ème édition du FIFF et c’est bien dommage !
Mais le plus important à retenir de cette édition, ce sont les films sélectionnés qui semblent de la même vigueur qu’auparavant. Des longs et courts métrages à la hauteur de nos attentes car venant de divers horizons de l’espace francophone, dont la Tunisie qui vient de rafler le Bayard d’or pour « Sous les figues » de la jeune cinéaste Erije Séhiri , et une Mention spéciale pour « Ashkal » de Youssef Chebbi.
Compétition officielle longs métrages
Présidé par Annabella Nezri, ( productrice belge ), le Jury de la compétition officielle longs métrages, a visionné 12 œuvres : « Annie Colère » de Blandine Lenoir, (France) « Arsenault et Fils » de Rafael Ouellet,(Québec), « Des gens Bien » de Paul Negoescu (Roumanie), « Father’s Day » de Kivu Ruhorahoza (Rwanda), « L’innocent » de Louis Garrel (France), « L’origine du Mal » de Sébastien Marnier (France-Québec), « La gravité » de Cédric Ido (France), « Last dance » de Delphine Lehericey (Suisse-Belgique), « Les Amandiers » de Valeria Bruni-Tedeschi (France-Italie), « Retour à Séoul » de Davy Chou (France-Allemagne-Belgique), « Viking » de Stéphane Lafleur(Québec), et enfin ,« Sous les figues » d’Erige Séhiri (Tunisie-France-Suisse).
Il est vrai que c’est toujours la France qui se taille la part du lion avec un bon nombre de films qui ne passent pas inaperçus d’après l’avis des critiques présents. Notre coup de cœur va essentiellement à « L’innocent » (Bayard du meilleur scénario), et « Les Amandiers », (Prix RTBF- Bayard de la meilleure photographie). Mais aussi à d’autres qui ne sont pas des moindres, comme : « Last dance », ou « Des gens Bien » (Mention spéciale et Bayard de la meilleure interprétation). Quant au Prix spécial du Jury, il est revenu à « La gravité ». Mais c’est notre pays qui s’en est sorti vainqueur. (Nous y reviendrons).
Compétition Première œuvre
Le Jury de la compétition Première œuvre longs métrages, a dû trancher entre une dizaine de films pour enfin récompenser « Le marchand de sable » de Steve Achiepo (France) du Bayard de la Première œuvre. Mention spéciale à « Ashkal » (Tunisie), et Prix Découvertes à « Dalva » d’Emmanuelle Nicot (Belgique-France) qui a obtenu aussi le prix de la meilleure interprétation. Quant aux autres films qui ont concouru dans cette catégorie, ils sont : « Amore Mio » de Guillaume Gouix, « Dalva » d’Emmanuelle Nicot, « Le Film de mon père » de Jules Guarneri « Le Sixième enfant » de Léopold Legrand, « Les Pires » de Lise Akoka et Romane Gueret, « Nous, étudiants » de Rafiki Fariala, « Petites » de Julie Lerat-Gersant, et « Trois nuits par semaine » de Florent Gouëlou.
Un réel plaisir de retrouver une programmation qui réunit plus de 120 fictions, animations et documentaires, qui sont le miroir de 13 territoires de la Francophonie. Le tout concocté par une équipe formidable de professionnels, composée essentiellement de : Nicole Gillet, (Déléguée générale, directrice de la programmation), Jean-Louis Close (Président du FIFF), Marie France Dupagne (directrice presse) et son équipe. Vivement une 38ème édition, du 29 septembre au 06 octobre 2023 !