En quête de financements internationaux, la Tunisie doit mener « des réformes très profondes », notamment pour réduire le poids de la fonction publique qui atteint l’un des niveaux « les plus élevés au monde », estime Jérôme Vacher, représentant du FMI en Tunisie. Au terme de son mandat de trois ans, M. Vacher rappelle dans une interview à l’AFP que la Tunisie a connu à cause du Covid-19 « sa plus grave récession depuis l’indépendance » (en 1956).
Il souligne cependant que « les maux du pays étaient préexistants, en particulier les déficits budgétaires et une dette publique (près de 100% du PIB fin 2021) qui se sont aggravés ». Après une chute de quasi 9% du PIB en 2020, la croissance est revenue à un peu plus de 3% en 2021 avec autant de prévision pour 2022. Elle reste toutefois « faible et très largement insuffisante » pour résorber un taux de chômage qui dépasse les 18%, et est « élevé aussi parmi les jeunes diplômés », estime M. Vacher. Il observe toutefois qu' »une main-d’œuvre qualifiée, un capital humain de très bonne qualité et une localisation géographique favorable » sont des atouts pour le pays.
Les autorités tunisiennes se disent optimistes sur la possibilité d’un accord du FMI avant la fin du premier trimestre 2022.Mais selon M. Vacher, les discussions n’en sont qu’à un stade préliminaire et le FMI veut d’abord « comprendre quelles sont leurs intentions en matière de réformes économiques » car « il y a un besoin de réformes très profondes, structurelles ». Néanmoins, « dans la mesure où il y a déjà un effort technique qui est engagé » par le gouvernement et qu’il y a « une compréhension des principaux défis et des principaux problèmes, c’est déjà une bonne base pour préparer et s’engager sur un programme de réformes ».