Toujours pas de gouvernement, ce qui ne dérange pas vraiment les Français malgré ce que prétendent les oppositions et des commentateurs. Ce vendredi, le président Macron a commencé ses consultations dans le but de pousser à la formation d’une large coalition, de trouver un Premier ministre ou une première ministre. Mission impossible ?
Les dirigeants du Nouveau Front Populaire ont inauguré cette nouvelle série politique avec à leur tête celle qu’ils veulent imposer à Matignon, Lucie Castets qui se comporte déjà comme si elle y était. Une heure et demie d’entretien qu’ils jugent plutôt positive. Pour elle, pour Bompard, Faure, Roussel et Tondelier, le président a reconnu que les Français voulaient du changement, un changement que seul le NFP peut apporter. Dans leur logique, il n’y a qu’eux, il n’y a qu’un programme, le leur. Et, unis, ils sont « prêts » à gouverner, à trouver des majorités à l’Assemblée sur leurs textes.
Le président, affirment-ils, doit respecter le vote des Français, le résultat des élections. Mais ils oublient qu’avec leurs 193 députés, ils sont loin de la majorité absolue de 289. En réalité, si les Français ont bien voté pour le changement, ils ont surtout réclamé une nouvelle coalition et non un gouvernement dirigé par les extrêmes qu’ils viennent de LFI ou du RN. Mais en France, on ne sait toujours pas ce que veut dire le mot ”compromis”…
Et le NFP qui exige la nomination de Lucie Castets mardi, au lendemain de la fin des consultations – le RN est reçu lundi- reconnaît qu’Emmanuel Macron “ne semble pas encore décidé à tirer toutes les conclusions” de sa défaite électorale, qu’il veut rester le « sélectionneur ». Dans les couloirs de l’Elysée, on ne cache pas que le président n’a toujours pas l’intention de céder au NFP et d’installer Mme Castets à Matignon. En l’état actuel du paysage politique, son gouvernement serait vite renversé par une motion de censure.
Quelle alternative ? Certains la voient dans le fait que le Rassemblement national qui se prépare déjà à une dissolution en juillet prochain -il faut au moins un an entre deux dissolutions- ne ferait chuter aucun gouvernement… D’autres redoutent que les Insoumis et quelques autres jouent le rapport de force et transposent le débat dans la rue.