Quasiment huit mois après avoir été annoncée par Emmanuel Macron, la «commission mixte d’historiens» français et algériens chargée de travailler conjointement sur l’histoire contemporaine de l’Algérie s’est réunie pour la première fois mercredi 19 avril. Les cinq historiens français la composant se sont retrouvés à l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris, pour échanger en visioconférence avec leurs homologues algériens.
«Les débats se sont déroulés dans un climat chaleureux, il n’y a pas eu de désaccords, rapporte l’historien Benjamin Stora, spécialiste de la relation franco-algérienne et inspirateur de la politique mémorielle du chef de l’Etat en la matière. C’était une mise en mouvement. […] On a déjà fait des colloques entre historiens des deux pays, ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire. Ce qui est nouveau, c’est le fait d’être soutenus par les Etats. Il y a une volonté politique de soutenir une initiative qui permettra, peut-être, d’aller à l’histoire sans être prisonnier de la mémoire.»
La commission travaillera dans un premier temps sur «les origines de la colonisation française en Algérie», lancée en 1830. Cette borne chronologique, qui couvre bien au-delà de la période de la guerre d’Algérie (1954-1962), était une demande des Algériens.