La ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, a annoncé ce lundi matin son intention de faire fermer à Nice un collège privé musulman hors contrat, le collège Avicenne, en raison d’« un problème de financement opaque », « contraire à la loi » antiséparatisme.
« Après plusieurs relances », le collège doté de quatre classes de la 6e à la 3e selon son site internet « n’était pas très clair sur ses sources de financement », a estimé Mme Belloubet sur France 2, ce qui est « contraire à la loi de 2021, la loi antiséparitisme ».
« C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à la rectrice de l’académie de Nice d’appliquer avec clarté la loi de 2021 et de proposer au préfet la fermeture de cet établissement en prenant en compte la situation scolaire des élèves », a-t-elle poursuivi.
La ministre a précisé que les autorités allaient « annoncer la fermeture » avec mise en œuvre « décalée à septembre » pour « pouvoir prendre en charge les élèves » de ce collège situé dans le quartier de l’Ariane à Nice, un quartier parmi les plus pauvres de la ville de Nice.
Cette annonce survient quelques mois après la décision du préfet du Nord de mettre fin à compter de la rentrée de 2024 aux subventions publiques du lycée Averroès, principal établissement secondaire musulman de France. Une décision de l’Etat confirmée en référé par le tribunal administratif de Lille le 12 février.
L’établissement a indiqué qu’il saisirait le Conseil d’Etat pour contester cette décision.
Interrogée sur le suivi en France des élèves soupçonnés de radicalisation – la ministre avait estimé le 18 février sur BFMTV qu’environ 500 élèves étaient dans des « processus de radicalisation » dont 160 dans un processus avancé – Mme Belloubet a estimé qu’il y a « des niveaux différents de radicalisation ».