Des profils lourds et alarmants, résistant aux récurrentes tentatives d’euphémisation. «Il faut en finir avec la légende des femmes qui rentrent désormais des camps du nord-est de la Syrie et qui seraient des victimes de Daech ou du choix tardif de la France à les faire rentrer», soulignent, auprès du Figaro, sous couvert d’anonymat enquêteurs et magistrats de l’antiterrorisme.
Leur couperet est aiguisé, huilé d’informations précises: «Celles qui rentrent le font parce qu’elles n’en peuvent certes plus des conditions de vie dans les camps, qui sont extrêmement difficiles, et parce qu’elles ne voient pas comment continuer leur combat sur zone. Pour autant, elles demeurent profondément ancrées dans leur radicalité terroriste et islamiste. Ce sont de hauts profils: principalement, désormais, les épouses d’hommes ayant eu des responsabilités au sein de l’État islamique. Pour certaines, pionnières de l’État islamique, elles ont contribué activement à le forger et à le défendre jusqu’au bout. Ce sont celles qui ne se sont pas rendues, même lors de la bataille de Baghouz, prêtes à combattre jusqu’à la mort, quitte à voir leurs enfants mourir alors qu’elles avaient la possibilité d’être exfiltrées.»
Le temps est révolu des jeunes femmes un peu perdues, radicalisées en mode express sur internet et rentrées désenchantées, constate Le Figaro. La France a désormais affaire à des femmes endurcies, vétérans de la première heure, avec une personnalité et un tempérament qui impressionnent les enquêteurs.