Une mobilisation historique. Les Français se sont rassemblés en masse ce mardi 31 janvier pour protester contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, que dénoncent une grande partie de l’opposition politique et, dans un rare front uni, les principales organisations syndicales.
Partout en France, les cortèges affichaient le même refus de la réforme phare d’Emmanuel Macron et son report de l’âge légal de départ à 64 ans.
Selon la Confédération Générale du Travail ( CGT), 2,8 millions de personnes ont ainsi défilé dans le pays, le ministère de l’Intérieur annonçant lui au moins 1,2 million de manifestants (contre plus de 1,1 million il y a douze jours).
Quelle que soit la source que l’on considère, cela place cette journée comme l’une des plus importantes des 30 dernières années sur le front social.
Dans plusieurs grandes villes, comme Montpellier, Nantes, Rennes ou Marseille, la participation était supérieure à celle du 19 janvier, lors de la première mobilisation. À Paris, les organisateurs ont compté 500 000 manifestants, quand la préfecture de police en a dénombré 87 000, et le cabinet indépendant Occurrence 55 000.
« C’est une des plus grandes manifestations organisées dans notre pays depuis des dizaines d’années », a déclaré Laurent Berger, le numéro un de la CFDT (Confédération française démocratique du travail) , notant, peu avant le départ du cortège parisien vers 14 h, qu’il y avait « plus de monde » dans la rue que le 19.
Entre un et deux millions de manifestants selon les sources, avaient alors battu le pavé.
… mais des grévistes moins nombreux
Dans plusieurs secteurs publics et privés, les grévistes semblaient en revanche moins nombreux que lors de la journée du 19 janvier.
Les syndicats enseignants ont comptabilisé au moins 50 % de grévistes parmi les professeurs, de la maternelle au lycée. Le ministère a pour sa part annoncé un taux d’enseignants grévistes de 25,92 %, des chiffres bien en-deçà de la mobilisation du 19 janvier (38,5 %).
Dans le rail, plus d’un tiers des cheminots (36,5 %) ont fait grève selon une source syndicale, moins que le 19 janvier (46,3 %).
Il y avait en outre 19,4 % de grévistes chez les fonctionnaires d’État, selon le ministère de la Fonction publique, contre 28 % il y a douze jours.
Macron campe sur ses positions
Pendant que le débat sur les retraites agite le pays, Emmanuel Macron lui regarde ailleurs. L’Élysée a continué à mettre clairement en scène ce mardi un président occupé par l’Ukraine ou les défis climatiques, économiques et migratoires. Aussi loin que possible du tumulte de la rue et de l’Assemblée.
En pleine journée de manifestations et de grèves, Emmanuel Macron a ainsi reçu deux hauts dirigeants ukrainiens.
Enfin, ce bras de fer risque encore de durer puisque les huit principaux syndicats français ont déjà appelé à deux nouvelles journées de grèves et de manifestations, mardi 7 et samedi 11 février.