Suivre les actualités politiques françaises, c’est passer sans cesse de l’amusement à l’inquiétude. Tous les acteurs s’accordent à dire que ces législatives du 30 juin et 7 juillet constituent le moment le plus important de l’histoire de la Ve république : l’avenir immédiat de la France, son futur est en jeu. L’extrême droite ou l’extrême gauche pourraient arriver au pouvoir, arriveront au pouvoir, selon les premiers sondages.
Emmanuel Macron qui aime Audiard a joué les « Tontons flingueurs » et « éparpillé » la classe politique « façon puzzle ». La reconstruction n’est pas simple, surtout en quelques jours. Le tandem Le Pen-Bardella a recruté le patron des Républicains, Eric Ciotti, en lui promettant sans doute le ministère de l’intérieur dont il rêve… La Nupes, désunie aux Européennes, a aggloméré les morceaux dispersés pour former un Nouveau Front populaire, mais ce NFP reste bancal avec des candidats qui, hier, se détestaient. Il y a de quoi sourire et douter quand on voit l’ancien président Hollande à côté de Philippe Poutou qui se réjouit que des commissariats de police soient attaqués au mortier ou d’ un Raphaël Arnault, fiché S donc potentiellement dangereux pour la sécurité nationale…

Mais que les électeurs de l’hexagone et d’ailleurs se rassurent : les différents candidats ne sont peut-être pas d’accord sur tout, mais ils gardent leurs « valeurs ». L’union – qui n’est en réalité que de façade » est absolument nécessaire se justifient-ils, comme l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui affirme qu’ « un fait écrase tout : l’extrême droite est aux portes du pouvoir ». Christiane Taubira est sur la même ligne. Pas Manuel Valls qui préfère employer un mot qui fait florès dans cette campagne, trahison.
Beaucoup plus calme, le Rassemblement national imite Mitterrand et sa « force tranquille » en faisant campagne sur « l’ordre et la tranquillité ». Tranquillité ? Pas sûr : le beau gosse Bardella refusera Matignon si les siens n’ont pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale car il ne pourrait pas appliquer son programme, « changer le pays » comme il l’a promis. En fait, le RN recule tous les jours, repousse à plus tard des engagements sans cesse pris par Marine Le Pen. Pas de leur faute, mais de celle de Macron qui a ruiné le pays. Un audit financier le prouvera…
Gabriel Attal tente de sauver les meubles et sort un refrain bien connu de tous les dirigeants en difficulté : nous ou le chaos. Non, rétorquent tous les opposants-prétendants , le disque est rayé, le chaos, c’est Macron, et donc lui. Macron, à écouter les reportages, est l’homme le plus détesté de France…
Des macronistes cherchent à faire peur : et si Mélenchon, battu et en colère, lançait ses troupes dans les rues pendant les Jeux Olympiques ?
Peur ou pas ? Les français voudraient surtout voir leur pouvoir d’achat s’améliorer. Qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre, ils sont inquiets. Les cabinets des psys sont pleins…