
Par Sayda Ben Zineb
Décidément, les expositions présentées à la galerie TGM (La Marsa), ouverte depuis bientôt un an, se suivent mais ne se ressemblent pas. Il y a eu à titre de rappel, l’exposition des collectionneurs autour de l’Ecole de Tunis, puis une deuxième consacrée aux artistes rebelles qui avaient rompu avec le mouvement de l’Ecole de Tunis vers la fin des années cinquante. Suivie de « Parcours d’artistes », réunissant des plasticiens de la même génération, nés au milieu du siècle dernier et dont la mission était d’offrir un regard neuf, un art inédit, une approche différente. Aussi, d’autres dates que notre mémoire ne risque pas d’oublier, quand TGM Gallery invita de jeunes artistes étudiants à travailler sur le thème du TGM…Sans oublier l’exposition intitulée, « Nous tous », en hommage aux peintres juifs de Tunisie.
Ces jours-ci, c’est Adnène Haj Sassi, un artiste au grand talent qu’on invite à exposer, « Image, Magie, confessions sous les plis », pour le premier solo show de la galerie, grâce à la complicité d’un trio de choc, Alya Hamza, directrice artistique, Rim Ben Boubaker, commissaire de l’exposition, et Lamia Boukhris, consultante en communication et relations publiques.
Né, un pinceau à la main
Récipiendaire du premier prix du Ministère de la Culture en 2002, Adnène Haj Sassi était pendant plus d’une décennie, l’animateur de l’atelier peinture au sein du Centre des Arts Vivants de Radès. Enseignant les arts plastiques à l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Tunis depuis 1996, il participe régulièrement à des expositions en Tunisie et à l’étranger. Sa renommée internationale lui a valu cette belle appréciation qu’on retient de Aïcha Filali : « Adnène Hadi Sassi navigue dans l’inachevé, mélange les genres, se permet de ne pas trancher en faveur de l’un ou de l’autre, et nous livre ses doutes, ses plaisirs ou son désarroi »… avait-elle écrit.
Pour la critique d’art Alya Hamza, Adnen Haj Sassi est né un pinceau à la main… Son père, peintre en bâtiment, l’enrôlait pour l’aider sitôt l’école terminée. Et le gamin de douze ans était chargé, à coups de taloches quelques fois, de reproduire sur les murs les fausses veines du faux bois à la mode de l’époque. Car Adnen Haj Sassi, écrivait-elle, n’hésitait pas à sortir du cadre, se laissant emporter par une imagination déjà débordante, et dégageant dans les fausses veines si ennuyeuses un univers de magie et de poésie.
Aujourd’hui, Adnen Haj Sassi est l’hôte très rare de TGM Gallery qui abrite ses œuvres jusqu’à la fin du mois. Une galerie qui s’est donné une vocation didactique, et privilégie la présentation de grands mouvements de la peinture tunisienne plutôt que les solos shows. Ce choix est important, estime Alya Hamza. Il consacre la place que ce plasticien, discret et modeste occupe dans le panorama de la peinture tunisienne. Pour ceux qui ne l’ont pas encore découverte, « Image, Magie, confessions sous les plis », est une sublime expo, à voir absolument !