C’est un projet énergétique qui risque de bouleverser la donne dans le marché gazier entre l’Afrique et l’Europe. Dimanche 19 juin, les ministres de l’Énergie de l’Algérie, du Niger et du Nigeria ont convenu, à Abuja (Nigeria), le lancement des études techniques du mégaprojet du Trans-Saharan Gas-Pipline (TSGP) qui reliera les champs gaziers du sud-est du Nigeria (Delta du Niger) aux terminaux algériens de la côte méditerranéenne pour être relié ensuite à l’Europe via les gazoducs vers l’Espagne et l’Italie, soit 4 100 km de pipelines. Les trois responsables, algérien, nigérien et nigérian, souhaitent concrétiser ce projet dans « les plus brefs délais ». En février dernier, les trois responsables avaient lancé, à Niamey (Niger), une Task Force chargée du suivi du projet qui fait partie des priorités du NEPAD (New Partnership for Africa’s Development).
Aussi ambitieux soit-il, le mégaprojet du gazoduc transsaharien fait face à plusieurs défis de taille, notamment la disponibilité des réserves en gaz du delta du Niger, les risques liés aux différents groupes armés qui pullulent sur le passage du gazoduc, les retards pris dans le projet GALSI (gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne), et la viabilité du financement d’une installation technique aussi faramineuse, selon une note de l’IFRI.
L’autre enjeu du gazoduc transsaharien est qu’il concurrence le projet similaire reliant le Nigeria au Maroc qui vient d’avoir le feu vert, le 1er juin dernier, d’Abuja.