L’armée israélienne a intensifié jeudi ses frappes sur Rafah, accentuant les craintes sur le sort de plus d’un million de Palestiniens coincés dans cette ville à la pointe sud de la bande de Gaza. Cela alors que les tractations se poursuivent pour une trêve.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui achève jeudi une tournée régionale dans le cadre des efforts déployés pour parvenir à un arrêt des combats, a exhorté la veille son allié israélien à « protéger » les civils dans ses opérations militaires, alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ordonnait de préparer une offensive sur Rafah.
Anthony Blinken a plaidé durant sa tournée pour un accord de trêve permettant l’acheminement de davantage d’aide dans la bande de Gaza assiégée et pour la libération des otages israéliens retenus dans le territoire palestinien.
Après une première phase de son déploiement qui se concentrait dans le nord du territoire palestinien, l’armée israélienne a progressé vers le centre et le sud de Gaza, notamment dans la ville de Khan Younès, épicentre ces dernières semaines de combats acharnés et de raids aériens continus.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit mercredi avoir ordonné à l’armée israélienne de « préparer » une offensive sur Rafah, ville située à la frontière fermée avec l’Egypte, où s’entassent 1,3 million de Palestiniens dont la grande majorité sont des personnes déplacées par les affrontements des derniers mois.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins et des sources hospitalières ont fait état de frappes mortelles dans le sud de la bande de Gaza, notamment à Rafah, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant au total 130 morts au cours des dernières 24 heures.
Une telle opération terrestre à Rafah suscite une grande crainte, qu’a exprimée l‘ONU, avertissant que cela pourrait « constituer un crime de guerre ». Selon le secrétaire général António Guterres, l’entrée dans cette ville de l’armée israélienne « aggraverait ce qui est déjà un cauchemar humanitaire aux conséquences régionales incalculables »