De violents combats font rage jeudi dans et autour des plus grandes villes de la bande Gaza, dans la guerre opposant l’armée israélienne et le mouvement palestinien Hamas entrée dans son troisième mois.
Des dizaines de chars et véhicules blindés israéliens ont pénétré dans la vieille ville de Gaza. L’armée israélienne dit aussi avoir mené des opérations à Khan Younès, plus grande ville du sud du petit territoire palestinien surpeuplé, affirmant avoir « tué des terroristes du Hamas et frappé des dizaines de cibles terroristes ».
L’armée israélienne a resserré l’étau autour des principaux centres urbains où elle traque les combattants du Hamas, deux mois jour pour jour après l’attaque du 7 octobre. L’armée israélienne a annoncé la mort de trois de ses soldats.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré que les forces israéliennes « encerclaient la maison de [Yahya] Sinouar », le chef du Hamas, dans la bande de Gaza, à Khan Younès. « Sinouar se cache sous terre », a affirmé ensuite Daniel Hagari, un porte-parole de l’armée, en allusion aux tunnels du Hamas sous Gaza.
Yahya Sinouar, 61 ans dont 23 passés dans des prisons israéliennes, n’a pas été vu publiquement à Gaza depuis le 7 octobre. Il est considéré comme l’architecte de l’attaque de jour-là.
L’armée israélienne a par ailleurs annoncé mercredi la découverte dans le nord du territoire, « au cœur de la population civile », près d’une clinique et d’une école, « d’un dépôt d’armes très important ». Elle a aussi dit avoir tué à ce jour « la moitié des commandants » du Hamas.
Sur sa chaîne Telegram, le mouvement islamiste palestinien a, lui, affirmé que sa branche armée, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, « se bat violemment contre les forces d’occupation sur toutes les lignes d’incursion dans la bande de Gaza ».
Une situation humanitaire catastrophique
La population civile est poussée à se déplacer vers un périmètre de plus en plus exigu à Rafah, le long de la frontière égyptienne. Des milliers de Palestiniens qui s’y sont réfugiés cherchent à fuir les combats et installent des camps de fortunes, tentant de survivre dans le plus grand dénuement.
Les opérations de l’armée israélienne ont fait 16.248 victimes, à 70% des femmes et des moins de 18 ans, selon le ministère de la Santé du Hamas.
D’après le Croissant Rouge palestinien, équivalent de la Croix Rouge, le secteur médical à Gaza ne tient plus, les hôpitux sont débordés. Mercredi soir, des appels internationaux pressants se sont élevés pour exhorter à mieux protéger les civils, notamment de l’ONU et du G7.
Selon l’ONU, 1,9 million de personnes, soit environ de 85% la population, ont été déplacées par la guerre dans la bande de Gaza où plus de la moitié des habitations sont détruites ou endommagées par les bombardements israéliens.
La ville de Rafah, à la frontière avec l’Egypte, est le seul endroit où de l’aide humanitaire est encore distribuée, en quantité limitée, selon l’ONU.










Khan Younès, sud de la bande Gaza