«Il est temps que l’élite tunisienne et les responsables, tant ceux au pouvoir que ceux dans l’opposition, prennent au sérieux les difficultés économiques que traverse le pays et trouvent enfin les solutions appropriées».
C’est par ces mots que Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée de représentants du peuple et président du parti Ennahdha a ouvert le colloque économique organisé à l’occasion du 40ème anniversaire de la création de ce parti. Ghannouchi a indiqué que l’une des manifestations de l’approfondissement de la crise économique et sociale prévalant dans le pays, est l’augmentation de la consommation qui est largement supérieure au taux de la production, soulignant que cela a eu pour conséquence immédiate l’augmentation de l’endettement et la difficulté de rembourser les dettes.
La réforme reste encore possible a-t-il cependant remarqué, et devra passer par le biais d’un plan clair et par l’augmentation de la production et l’amélioration de la productivité.
Appelant à la préservation des acquis de la révolution au premier chef desquels les libertés, Ghannouchi a souligné la nécessité d’accorder à la dimension économique et sociale dans l’action des réformes à mener la priorité absolue, afin de ne point mettre en doute ou en périls ces libertés chèrement acquises.
«Nous devons tirer profit de la position géographique de notre pays, et faire valoir ce qu’elle a pu réaliser grâce à sa révolution notamment en matière de liberté et de transition démocratique. Notre pays compte de nombreux amis et soutiens à l’étranger, que ce soit en Europe, dans le monde arabe ou dans la région, et nous devons parler d’une même voix». Nous sommes, a-t-il poursuivi, dans un système démocratique et toute voix qui s’élève pour parler d’un acte antidémocratique ou d’un coup d’état devrait être considéré comme de la corruption.
Le président du Parlement et d’Ennahdha a rappelé que son parti continue toujours de soutenir l’initiative du Dialogue national présentée par l’UGTT pour sortir le pays de la crise politique, et appelle le Président de la république à présider ce dialogue. «La Tunisie, a-t-il conclu, est presque le seul pays de la région arabe dans lequel les gouvernements changent en levant les doigts et non point en levant les armes. Notre combat est un combat civil et non combat militaire. C’est là un grand acquis démocratique, en plus de ceux de la Constitution et de la capacité de l’Etat à lutter contre le terrorisme»