Israël a basculé, en l’espace de quelques heures, d’un état de tension à un état de crise aiguë. Ce dimanche, après le limogeage trop rapide du ministre de la Défense, Yoav Galant, unanimement apprécié et reconnu, Benjamin Netanyahou a perdu le contrôle du pays. La colère de la rue s’est décuplée. Acculé, le Premier ministre devait annoncer dans la journée qu’il accepte de suspendre le processus législatif sur la réforme judiciaire. Est-ce déjà trop tard ? « Une partie des manifestants s’arrêteront après avoir eu gain de cause », analyse Daniel Haïk, journaliste politique. « Mais d’autres veulent faire tomber la coalition et sont lancés. Nul ne peut dire si on peut encore arrêter le mouvement ».
Armon Bar-David, le chef de la Histadrout, le principal syndicat des travailleurs israéliens, a ainsi appelé ce lundi matin à une grève généralisée lors d’une conférence de presse aux côtés des chefs de l’économie. L’Association des médecins a notamment annoncé que les hôpitaux fonctionneraient en mode d’urgence, comme le samedi et les décollages depuis les aéroports du pays sont peu à peu annulés. 73 000 passagers devaient décoller aujourd’hui à l’aéroport avec 428 vols, et les annulations devraient gagner du terrain à mesure que la journée avancera. Pour l’instant, seuls 23 vols ont été annulés.
Le système éducatif et les transports publics fonctionnent normalement mais les écoles et garderies ont annoncé une grève demain mardi.