« Notez bien ce nom, Stargate. Vous allez beaucoup en entendre parler » déclarait fièrement Donald Trump le 21 janvier aux plus grands patrons de la tech réunis à la Maison Blanche : 500 milliards de dollars investis en quatre ans pour un mégaprojet de création de dix data centers d’intelligence artificielle. Un programme, ajoutait le président, qui permettrait de « créer 100 000 emplois presque immédiatement » et qui détournerait des capitaux de la Chine, freinant ainsi sa montée technologique.
Les Etats-Unis faisaient mieux que tous les pays du monde réunis et Trump se couvrait de gloire en s’attribuant une initiative de son prédécesseur, Joe Biden.
Une semaine plus tard, Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs, chutait de 17% à Wall Street, soit 589 milliards de dollars de valorisation en moins. Tout le secteur s’effondrait : Broadcom chutait de 17%, Micron de 11,71%, et même les géants comme Google et Microsoft voyaient leurs actions baisser de 3%.
Un coup dur et imprévu venu de cette Chine que l’Amérique allait écraser : DeepSeek, l’agent conversationnel d’une start-up chinoise éponyme utilisant l’IA, arrivait en tête des téléchargements sur l’App Store. Il offre les mêmes fonctionnalités que ses concurrents étrangers et surtout, affirment ses concepteurs, son développement n’aurait couté que 5,6 millions de dollars ! De plus, DeepSeek est en code source ouvert (appelé « open source » en anglais). Cela signifie que le code de l’application est accessible à tous, permettant de comprendre son fonctionnement et de le modifier.
La concurrence tremble car la tech chinoise ferait donc mieux avec des puces moins performantes et moins chères. Cependant, des spécialistes pensent que la Chine a réussi, malgré les restrictions imposées par Washington, à se procurer par milliers les puces les plus performantes de Nvidia.
Le Chat GPT chinois s’est dit hier victime d’une cyberattaque « malveillante à grand échelle » qui l’obligeait temporairement à suspendre les inscriptions d’utilisateurs. Et il a ses « défauts » : il n’apprécie pas qu’on l’interroge sur XI Jinping et prétend que le Xinjiang, où les Ouighours sont maltraités, est un paradis de « stabilité sociale » et « d’harmonie religieuse ».
Sam Altman, le patron d’Open AI, joue fairplay et salue un succès « impressionnant » et une concurrence « stimulante ». Donald Trump, lui, voit un « avertissement » qui rendra les Américains encore plus forts. Ce n’est pas forcément l’avis d’Elon Musk. En procès avec Altman, il déclare que les fonds annoncés pour lancer Stargate ne sont pas disponibles…