Après plusieurs étés consécutifs marqués par des incendies dramatiques, l’Algérie pensait être parée pour 2023. En effet, durant l’été 2021, elle avait annoncé officiellement la commande de quatre bombardiers d’eau au constructeur russe Beriev Aircraft Company : des appareils d’une capacité de 12 000 litres chacun, dotés d’une spécificité d’alimentation par l’eau de mer, le tout pour 240 millions de dollars (229 millions d’euros).
Pourtant cette semaine, rapporte Jeune Afrique, on a appris que les autorités venaient d’entamer des démarches d’urgence pour l’affrètement (sous forme de location) de six avions anti-incendie chiliens – équipage compris. Des appareils d’une capacité de 3 000 litres qui seront livrés à partir du 15 juin. La confirmation que la commande faite à la Russie ne pourra pas être totalement honorée en 2023 est à l’origine de ce soudain empressement.
« Nous avons pu acquérir le moteur fabriqué en Ukraine et le transférer en Russie pour le montage », a précisé, le 2 mai, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Brahim Merad, confirmant que c’est la crise en Ukraine qui est à l’origine du retard dans la réception du premier avion. Lequel devrait bien être livré, mais sans doute bien après le début de la saison des incendies : ce n’est que fin avril que le fournisseur russe a diffusé des images du vol d’essai du Beriev Be-200, qui devait initialement atterrir en Algérie au mois de décembre 2022. Trois autres appareils devaient, théoriquement, être livrés au cours du premier trimestre 2023.