Alors que les prix des produits alimentaires en Égypte ne cessent de grimper, sur fond d’une dégringolade monétaire sans précédent depuis un an, les autorités ont appelé la population à favoriser la consommation de pattes de poulet, une alimentation promue comme “saine pour le corps et le budget”, rapporte The Wall Street Journal (WSJ) dans un reportage sur la situation socioéconomique du pays.
La monnaie nationale a atteint en janvier un nouveau plus bas historique, à plus de 32 livres pour 1 dollar, avant de se stabiliser autour de 30 livres, marquant ainsi une baisse de 43 % de sa valeur par rapport au billet vert depuis mars 2022 et de 75 % depuis le putsch d’Abdel Fattah Al-Sissi, en juillet 2013.
Le bond des prix alimentaires – “30 % (en un an) à la fin de novembre” – se fait largement ressentir, et contraint les Égyptiens à ne plus consommer certains produits, y compris les œufs, voire à sauter des repas.
Selon Mohamed Wahba, représentant des bouchers à la chambre de commerce du Caire, cité par le WSJ, les ventes de viande ont chuté d’environ 25 % au cours du mois dernier. Outre la viande et le poulet, les Égyptiens consomment aussi moins de légumes et de fruits, comme “les carottes, les pommes de terre, les oignons et les oranges”, affirme Hanem Mohamed, un primeur âgé de 62 ans.