Alors que le niveau général des prix en Turquie ne cesse de croître – l’inflation atteignait officiellement 61,5 % en rythme annuel le mois dernier -, les Turcs sont toujours plus nombreux à avoir recours aux cartes de crédit et à s’endetter pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Selon l’Agence de régulation et de supervision bancaire (BDDK), une agence indépendante installée à Istanbul, au cours des dix premiers mois de l’année 2023, la dette totale des cartes de crédit a augmenté de 119 % pour atteindre 991 milliards de livres turques, soit 31,5 milliards d’euros.
Dans le même temps, souligne le journal Les Echos, les banques turques ont délivré près de 12 millions de cartes de crédit supplémentaires aux particuliers. Le pays compte désormais plus de 111 millions de cartes en circulation, pour une population de 85 millions d’habitants.
Le crédit à la consommation s’est généralisé en Turquie à partir des années 2000 dans un contexte d’internationalisation de l’économie. Alors que les entreprises turques ont davantage accédé aux financements étrangers et ont réduit leur dépendance à l’égard des banques du pays, ces dernières se sont tournées vers la dette des ménages.
Le Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, a encouragé cette pratique en cherchant à tout prix à stimuler la demande et à favoriser la croissance économique.