La France insoumise a annoncé ce mardi son intention d’attaquer devant le Conseil d’Etat la décision « cruelle » du ministre de l’Education nationale d’interdire le port de l’abaya dans les établissements scolaires, soulignant les divisions à gauche sur la laïcité.
Cette interdiction va « se traduire encore une fois par des discriminations à l’égard des jeunes femmes et en particulier des jeunes femmes de confession musulmane et je pense qu’on n’a pas besoin de ça dans notre pays », a déclaré le coordinateur de de LFI Manuel Bompard sur France 2.
La décision de saisir la plus haute juridiction administrative sera soumise au groupe parlementaire de LFI, a-t-il précisé.
« Les autorités religieuses du culte musulman disent que les abayas ne sont pas une tenue religieuse et donc moi, je suis attaché à la défense de la laïcité, (…) je ne vois pas pourquoi il faudrait l’interdire », a-t-il argumenté, en soulignant attendre « autre chose du ministre de l’Éducation nationale que d’aller agiter les peurs et les fantasmes ».
La décision annoncée dimanche par le ministre de l’Education Gabriel Attal de proscrire en milieu scolaire ces longues robes de tradition moyen-orientale qui se portent au-dessus des vêtements, a été approuvée par la droite et l’extrême droite.
Mais elle est le nouveau symbole des frictions qui traversent la gauche, entre d’un côté les Insoumis qui dénoncent une décision « islamophobe », les écologistes qui condamnent une « stigmatisation », et de l’autre de nombreux élus du Parti socialiste et du Parti communiste, qui approuvent la décision de Gabriel Attal, au nom de la laïcité.