L’interdiction de l’abaya à l’école répond au besoin de « faire bloc » face à « une attaque politique », ont déclaré ce lundi des membres du gouvernement français, pour justifier cette mesure annoncée la veille.
Il s’agit de « faire bloc » contre les atteintes à la laïcité, car l’école de la République est « testée », a dit le ministre français de l’Education nationale, Gabriel Attal, lors de sa conférence de presse de rentrée.
« C’est une attaque politique, c’est un signe politique », a estimé de son côté à la chaîne de télévision BFMTV le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en dénonçant une forme de « prosélytisme » à travers le port de cette longue robe traditionnelle couvrant le corps féminin.
« Faire bloc, c’est être clair : l’abaya n’a pas sa place dans nos écoles », a poursuivi M. Attal, en promettant de former « aux enjeux de laïcité 300.000 personnels par an jusqu’en 2025 » et l’ensemble des 14.000 personnels de direction d’ici fin 2023.
« Notre école est testée. Ces derniers mois, les atteintes à la laïcité se sont considérablement accrues, avec notamment le port de tenues religieuses comme les abayas ou les qamis qui ont fait leur apparition – et se sont installés parfois – dans certains établissements », a fait valoir le ministre.
Applaudie à droite et à l’extrême droite, la mesure est accueillie plus fraîchement à gauche, où elle divise.
Le leader de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a écrit lundi sur X sa « tristesse de voir la rentrée scolaire politiquement polarisée par une nouvelle absurde guerre de religion entièrement artificielle à propos d’un habit féminin ».
Le Conseil Français du Culte Musulman n’apprécie pas : « Ce n’est pas une tenue religieuse, c’est une forme de mode. Nous sommes dans un pays de droit ! »