Le déchaînement de violence armée dans le secteur ultra-protégé de la capitale, qui abrite ambassades et ministères, a fait 30 morts et près de 600 blessés dans les rangs des partisans de Moqtada Sadr, le leader chiite qui a mis le feu aux poudres en annonçant lundi son « retrait définitif » de la politique.
Preuve, s’il en fallait une, de son autorité: dans la minute où il leur a ordonné de se retirer mardi, les armes se sont tues et les combattants ont déserté la Zone Verte.
Mercredi, le couvre-feu décrété par l’armée n’était qu’un souvenir. Bagdad a renoué avec les embouteillages, les commerces ont rouvert et « les examens scolaires vont reprendre », comme l’a indiqué le ministère de l’Education.
Pour sortir de la crise, Moqtada Sadr et ses adversaires du Cadre de coordination, alliance de partis pro-Iran, s’accordent sur un point: il faut de nouvelles élections. Mais si Moqtada Sadr insiste pour dissoudre le Parlement avant tout, ses rivaux veulent d’abord la formation d’un gouvernement.
Mardi soir, dans une allocution télévisée le président Barham Saleh a estimé que de nouvelles législatives anticipées pourraient « représenter une sortie de cette crise accablante ».
Mais avant que des législatives soient organisées, le Parlement doit d’abord être dissous.
Or, une dissolution ne peut être actée que par un vote des députés à la majorité absolue, selon la Constitution. Elle peut être demandée par un tiers des élus ou par le Premier ministre avec l’accord du président de la République.
Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a pour sa part menacé de démissionner si la paralysie politique se poursuit.