Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a limogé jeudi un chef de la sécurité à Bagdad en réponse à la brève évasion d’un ex-haut responsable religieux sunnite, d’un centre pénitentiaire où sont généralement incarcérés « les grands corrompus ».
La fuite aura d’ailleurs été de courte durée pour Saad Qambach: le ministère de l’Intérieur a annoncé jeudi son arrestation dans la métropole de Mossoul (nord).
Cet ex-responsable s’était enfui tard mardi d’une prison de Bagdad. Il y purgeait une peine de quatre ans pour malversations financières et gaspillage de fonds publics alors qu’il administrait le Waqf sunnite, l’institution gérant les biens de la communauté, lieux de culte ou propriétés civiles.
Le Premier ministre a d’ailleurs ordonné la fermeture de ce centre pénitentiaire aux conditions de détention confortables et située dans la Zone verte, secteur sécurisé qui abrite des institutions étatiques, des ambassades et les résidences d’influents responsables politiques.
« Sur la base du rapport détaillant les circonstances de l’évasion », M. Soudani « a décidé de limoger le général Hamed Al-Zouhairi, le commandant de la division spéciale », qui gère la sécurité de la Zone verte, selon un communiqué des services du Premier ministre.
M. Soudani justifie sa décision par « la faiblesse des mesures » prises par le général au moment de l’incident et exige « que tous ceux qui ont manqué à leurs devoirs rendent des comptes », d’après la même source.
Huit officiers et 18 policiers ont été interpellés en raison de la fuite, avait indiqué mercredi à l’AFP un responsable au ministère de l’Intérieur s’exprimant sous anonymat.
M. Soudani a ordonné la fermeture du centre pénitentiaire de la Zone verte, « le transfert des condamnés vers les prisons du ministère de la Justice et le placement des grands corrompus dans d’autres centres de détention au même titre que les autres prévenus », assure le communiqué.