Le gouvernement israélien a approuvé, jeudi, une demande britannique visant à autoriser des observateurs étrangers à rendre visite à des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, rapporte le journal Times of Israel.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (extrême droite), s’était initialement opposé à cette demande, déclarant qu’il n’accorderait son approbation que si les observateurs étrangers étaient autorisés à rendre aussi visite aux otages israéliens détenus à Gaza, selon le quotidien Maariv.
Toutefois, les ministres semblent être parvenus à un accord en vertu duquel un juge israélien et deux observateurs étrangers seraient autorisés à rendre visite aux détenus qui, selon les médias israéliens, seraient des membres de l’unité al-Noukhba du mouvement islamiste Hamas.
En mars dernier, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, avait menacé de réduire les livraisons d’armes à Israël à moins que le Comité international de la Croix-Rouge ou des diplomates ne soient autorisés à rendre visite aux Palestiniens dans les prisons israéliennes.
Des Palestiniens libérés ont témoigné d’abus, de tortures et d’agressions sexuelles subis de la part des gardiens de prison en Israël.
Suite à une réunion du cabinet, un responsable politique anonyme, cité par la chaîne de télévision israélienne Channel 12, a précisé que la décision ne permettait toujours pas à la Croix-Rouge de rendre visite aux détenus palestiniens « tant que nos otages ne recevraient pas de telles visites ». « Toutefois, le cabinet a décidé qu’un juge israélien et deux [observateurs] britanniques nommés par Israël pourraient examiner [les conditions de détention] afin de prouver qu’Israël respecte les normes internationales ». a-t-il ajouté.
Selon l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’Homme, quelque 3 660 Palestiniens sont détenus dans des prisons israéliennes sans inculpation ni procès. Channel 12 a rapporté qu’environ 300 Palestiniens sont emprisonnés dans des conditions difficiles. Ils auraient été arrêtés le 7 octobre dans les villages israéliens entourant la frontière de Gaza. La chaîne indique que ces prisonniers n’ont pas accès à des avocats et qu’ils sont menottés toute la journée dans des cellules sombres.