«S’il n’y avait pas la guerre» entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, «cela ferait beaucoup de bruit. C’est un projet très problématique pour la continuité d’un Etat palestinien entre le sud de la Cisjordanie et Jérusalem-Est», a déploré Hagit Ofran, une responsable de l’ONG « la Paix maintenant ».
La municipalité de Jérusalem a donné son accord final à la construction de logements pour une nouvelle colonie israélienne à Jérusalem-Est, a dénoncé mercredi 6 décembre l’ONG. Ce «nouveau quartier», qui comprendra 1 738 unités d’habitation, doit être situé pour moitié à Jérusalem-Est annexé et occupé.
«Bien qu’environ la moitié de la zone du plan soit située au-delà de la Ligne verte [c’est-à-dire dans la partie occupée et annexée de la ville, ndlr] et que l’autre moitié soit située à l’intérieur de la Ligne verte, sa situation stratégique entre les quartiers [de colonisation] de Givat Hamatos et de Har Homa la rend particulièrement problématique d’un point de vue politique», fustige la Paix maintenant.
La Ligne verte désigne la ligne d’armistice de 1949 ayant consacré le partage de la ville en deux secteurs à l’issue de la première guerre israélo-arabe : Jérusalem-Ouest, administré par Israël, et Jérusalem-Est, administré par la Jordanie jusqu’à sa conquête par Israël en 1967.
Ville sainte pour les trois monothéismes, Jérusalem est un enjeu clé du conflit israélo-palestinien. Israël la revendique comme capitale, alors que les Palestiniens veulent également en faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. Quelque 200 000 Israéliens vivent à Jérusalem-Est, où habitent également 300 000 Palestiniens, selon l’ONG anticolonisation israélienne Ir Amim. La colonisation, illégale au regard du droit international, s’est poursuivie sous tous les gouvernements depuis 1967.