Le Ramadan commence, les bombes tombent toujours sur les Gazaouis qui tentent de survivre. Les négociations directes ou indirectes se poursuivent mais le cessez-le-feu espéré s’est éloigné et les pressions, d’où qu’elles viennent, n’ont que peu d’effet sur les protagonistes.
Il faut bien le reconnaitre : les deux parties, au fond, ne souhaitent pas que les combats s’arrêtent et cachent leur manque d’intérêt derrière les accusations : c’est l’autre qui ne veut pas. En réalité, Israël et le Hamas font de la surenchère, présentent des exigences que l’autre partie, ils le savent, ne peut accepter.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a été clair : « le Hamas a deux options : se rendre ou mourir. Il n’y en a pas d’autres ». Le Hamas, dont le seul atout est les otages, exige l’arrêt total de l’offensive de l’Etat hébreu, le retour des déplacés dans le nord , le retrait de Tsahal. Pas de volonté réelle de cessez-le feu.
Et des divisions internes. Pour survivre politiquement, pour éviter la prison, Netanyahou a besoin de ses extrémistes qui rêvent d’éliminer les Palestiniens de Gaza comme de Cisjordanie. Yahya Sinwar, l’insaisissable chef de guerre du Hamas, mettrait des bâtons dans les roues des négociateurs. Il est soupçonné de souhaiter une conflagration régionale avec l’entrée en guerre du Hezbollah libanais. L’Arabie Saoudite en voudrait aux dirigeants du Hamas et le Qatar, même si cela a été démenti, envisagerait d’expulser les dirigeants politiques du groupe islamiste si les efforts diplomatiques n’aboutissent pas.
Le Ramadan n’est pas, stricto sensu, un mois où la paix doit régner, mais, au moins, un mois de solidarité, de réflexion, un mois sans colère. A l’ONU, le secrétaire général Antonio Guterres, espère, lui, « un mois de paix, de résilience et de solidarité ».
Si seulement… Faute de trêve, de cessez-le-feu, on redoute le pire. Des dirigeants du Hamas ont lancé un mot d’ordre : tous devant Al Aqsa dès lundi ! Netanyahou n’a pas restreint l’accès des Palestiniens, mais que fera Ben Gvir, son ministre de la sécurité, en cas de tensions sur l’esplanade des mosquées ? Il a déjà mis en garde et mobilisé les policiers.