Dans une tribune publiée samedi 18 novembre dans le Washington Post, Joe Biden s’est projeté dans l’après-guerre entre Israël et le Hamas, considérant que “la voie vers la paix” entre Israéliens et Palestiniens passera nécessairement par une solution à deux États.
“Une solution à deux États est le seul moyen de garantir la sécurité à long terme des peuples israélien et palestinien”, écrit-il. Et si “aujourd’hui cette perspective n’a jamais semblé aussi lointaine”, la crise actuelle “la rend plus impérative que jamais”.
Une telle solution “exigera des engagements de la part des Israéliens et des Palestiniens, mais aussi des États-Unis et de nos alliés et partenaires. Ce travail doit commencer maintenant”, affirme le président américain, qui propose une série de “principes de base” devant permettre d’avancer sur le chemin de la paix.
“Pour commencer, Gaza ne doit plus jamais être utilisée comme plateforme pour le terrorisme. Il ne doit y avoir aucun déplacement forcé des Palestiniens de Gaza, aucune réoccupation, aucun siège ou blocus, et aucune réduction de territoire”, affirme-t-il.
Le président américain appelle en outre à “l’unification de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sous une seule structure gouvernementale”, dirigée par une “Autorité palestinienne revitalisée”.
Opposition au cessez-le-feu
Réagissant à la tribune de Joe Biden, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé samedi soir que “l’Autorité palestinienne, dans sa forme actuelle, [n’était] pas en mesure d’assumer la responsabilité de Gaza” et a refusé de lui confier le pouvoir une fois le conflit terminé.
Le locataire de la Maison-Blanche s’est également exprimé sur l’état actuel du conflit, réitérant notamment son opposition à un cessez-le-feu : “Tant que le Hamas s’accroche à son idéologie de destruction, un cessez-le-feu ne sera pas la paix”, soutient le président américain.
“Même si de nombreux démocrates au Congrès ont appelé à un cessez-le-feu et remis en question l’offensive israélienne, Biden reste catégorique sur le fait qu’Israël exerce son droit à la légitime défense”, constate ainsi Politico.
Pour le Financial Times, cette position illustre aussi “la profonde division entre Washington et ses alliés arabes”, qui ont eux aussi “appelé à un cessez-le-feu immédiat à Gaza”.
Sanctions contre les colons “extrémistes”
“Tout au long de sa tribune, Biden prend soin de ne pas critiquer les actions d’Israël à Gaza pendant la guerre, y compris sa campagne de bombardements et la limitation des aides à l’enclave”, analyse pour sa part le Washington Post. Il y fustige en revanche les colons “extrémistes” qui attaquent les Palestiniens en Cisjordanie.
“J’ai insisté auprès des dirigeants israéliens sur le fait que la violence extrémiste contre les Palestiniens en Cisjordanie doit cesser et que ceux qui commettent cette violence doivent être tenus pour responsables”, déclare-t-il. “Les États-Unis sont prêts à prendre leurs propres mesures, notamment en interdisant les visas aux extrémistes qui attaquent des civils en Cisjordanie”, ajoute-t-il.
Pour Ha’Aretz, si Joe Bien met sa menace à exécution, ce sera “la sanction la plus importante prise par son administration à l’encontre d’Israël depuis son arrivée au pouvoir”.
À Gaza, les forces israéliennes ont continué samedi à étendre leurs opérations. El País rapporte que selon le Hamas, “deux frappes aériennes israéliennes ont tué plus de 80 personnes dans le camp de réfugiés de Jabaliya”, au nord de la bande de Gaza. “Tsahal a d’abord bombardé une école de l’ONU, faisant cinquante morts”, avant de lancer une deuxième frappe dans le camp lui-même, qui a tué “32 membres d’une même famille, dont 19 enfants”, précise le quotidien madrilène.