La diplomatie européenne craignait un échec qui aurait été par trop symbolique, alors qu’une autre guerre sévit actuellement en Ukraine. Mais il a finalement été évité : une conférence des donateurs pour la Syrie, la sixième du genre, organisée lundi 9 et mardi 10 mai à Bruxelles, a permis de rassembler des promesses de dons de 6,7 milliards de dollars (6,36 milliards d’euros) pour les années 2022 et 2023.
Un montant supérieur à celui collecté en 2021 (5,3 milliards), mais toutefois très éloigné des 10,5 milliards de dollars (9,97 milliards d’euros) que les Nations unies jugeaient nécessaires, à la fois pour aider les 6,9 millions de déplacés dans le pays et soutenir les pays voisins qui abritent 5,7 millions de réfugiés.La crainte de Josep Borrell, le haut représentant européen, était que les 70 Etats et institutions mobilisés ne réunissent pas un montant au moins équivalent à celui rassemblé récemment à Varsovie en faveur des victimes de la guerre en Ukraine, soit quelque 6 milliards. « La lassitude s’installe après onze années de conflit. Elle est compréhensible. Il est difficile de faire face à plusieurs conflits en même temps, et l’Ukraine fait les gros titres », avait reconnu M. Borrell. Il appelait cependant à « ne pas abandonner la Syrie, même si, malheureusement, il n’y a aucune lueur au bout du tunnel ».