Sa cote en baisse en raison de la quatrième vague du covid chute encore depuis la prise de Kaboul par les talibans et va encore s’accentuer après être descendue sous les 50%. Il avait promis qu’avec le retrait, on ne verrait plus de cercueils revenir d’Afghanistan. Treize soldats sont morts jeudi et de nombreux Américains, sans accuser directement Joe Biden, lui reprochent son manque d’anticipation et d’avoir subi la rapide conquête de Kaboul à laquelle il ne croyait pas. Un président quelque peu dépassé. Avec une empathie réelle, il a parlé du sacrifice des hommes « engagés dans une mission dangereuse et altruiste pour sauver d’autres vies », assuré que « l’Amérique ne se laissera pas intimider » et promis une forte riposte militaire contre l’organisation État islamique dans la province du Khorasan. Bientôt, des drones pourraient frapper si les services de renseignements sont meilleurs que sur l’avancée des talibans… Et il faudra forcément une certaine coordination avec les talibans qui pourraient mettre des conditions.
Pour Joe Biden, la crise est réelle, la période difficile d’autant que les républicains, poussés par Donald Trump, instrumentalisent sans vergogne ce drame de Kaboul et réclame sa démission. L’ancien président enfonce son successeur, oubliant que c’est lui qui a signé le départ des troupes américaines. « Cette tragédie n’aurait jamais dû avoir lieu. Cela n’aurait jamais dû arriver, et cela ne serait pas arrivé si j’étais votre président » affirme-t-il dans une vidéo… « Nous les aurions bombardés en enfer ». Combien de cercueils? Pitoyable Trump qui fait sa publicité sur le dos des morts.
Quelle que soit la suite des événements, Joe Biden devra s’expliquer et porter ce fardeau du retrait chaotique. Il faudra des mois, au moins trois, pour que les talibans prennent Kaboul. Dix jours ont suffi. Et le monde redécouvre le groupe Etat islamique ainsi qu’Al Qaïda. On voulait croire qu’il n’y avait plus qu’un ennemi, les talibans. Ils n’ont pas changé et cet attentat commis par l’Etat islamique du Khorasan, les arrangent objectivement. Pas de collusion, mais l’EI-K ou ISKP, les remet en selle diplomatique: il faut parler avec eux…