L’Ukraine et la Russie ont signé vendredi à Istanbul deux accords séparés avec la Turquie et les Nations unies sur l’exportation des céréales et produits agricoles via la mer Noire. Kiev a refusé de signer directement le texte avec Moscou, qui s’est engagé sur un accord identique avec Ankara et le secrétaire général des Nations unies. Voici les principaux points du texte qu’il faut maintenant mettre en œuvre.
Inspection des navires
L’inspection des navires transportant les céréales constituait une exigence de Moscou, qui voulait s’assurer qu’ils ne délivreront pas simultanément des armes à l’Ukraine. Ces inspections n’auront pas lieu en mer – ce qui fut envisagé un temps pour des raisons pratiques –, mais se feront en Turquie, vraisemblablement à Istanbul, qui dispose de deux importants ports de commerce, à l’entrée du Bosphore (Haydarpasa) et sur la mer de Marmara (Ambarli). Menées par des représentants des quatre parties, elles auront lieu au départ et à l’arrivée des navires.
Couloirs sécurisés
Russes et Ukrainiens s’engagent à respecter des couloirs de navigation à travers la mer Noire exempts de toute activité militaire. En vertu de l’accord, si un déminage est requis, il devra être réalisé par un « pays tiers » – autre que les trois impliqués –, qui n’a pas encore été précisé. Au départ d’Ukraine, les navires seront escortés par des bâtiments ukrainiens (probablement militaires), ouvrant la voie jusqu’à la sortie des eaux territoriales ukrainiennes.
Quatre mois
L’accord serait signé pour quatre mois et automatiquement reconduit. Si 20 à 25 millions de tonnes de céréales sont actuellement en souffrance dans les silos des ports ukrainiens, et à raison de 8 millions de tonnes évacuées par mois, cette durée de quatre mois devrait suffire à écouler les stocks.
Contreparties pour la Russie
Un mémorandum d’accord doit accompagner ces accords, signé par les Nations unies et la Russie, garantissant que les sanctions occidentales contre Moscou ne concerneront pas les céréales ni les engrais, de manière directe ou indirecte. Il s’agissait d’une exigence de la Russie, qui en faisait une condition sine qua non à la signature de l’accord