La pop star turque Gülsen, accusée d’« incitation à la haine » pour avoir moqué sur scène les écoles religieuses, a été assignée à résidence lundi après quatre jours de détention, a annoncé son avocat.
La chanteuse de 46 ans, de son vrai nom Gülsen Bayraktar Colakoglu, a été libérée lundi après-midi de la prison stambouliote de Bakirkoy.
Assignée à résidence par un tribunal d’Istanbul dans l’attente de son procès, elle encourt plusieurs années de prison.
« Nous nous réjouissons de sa libération. Bien que les propos qu’elle a tenus puissent déranger, il est évident qu’ils ne constituent pas un crime », a déclaré son avocat Emek Emre à la presse, jugeant son assignation à résidence contraire à la loi.
Son arrestation jeudi avait provoqué de vives réactions en Turquie.
Lors d’un concert en avril, Gülsen avait déclaré que la « perversion » de l’un de ses musiciens était due à son éducation dans une école Imam Hatip, provoquant un salve de rires dans le public.
Ces établissements religieux du secondaire, dont le président turc Recep Tayyip Erdogan fut un élève, ont fleuri depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 de son parti islamo-conservateur AKP.
« Ceux qui insultent les valeurs sacrées de notre nation ne pourront pas échapper à leur responsabilité », a déclaré lors d’un discours lundi soir le président Erdogan, en référence aux poursuites engagées contre la pop star.