La fièvre revendicative remonte de plus belle à El Kamour, un important site pétrolier situé dans le désert de Tataouine. La coordination du sit-in organisé entre juin et novembre 2020, par des chômeurs en colère, a annoncé, dans un post publié sur sa page Facebook officielle, que ses membres vont refermer la vanne de la station de pompage du site pétrolier, en signe de protestation contre le retard qu’accuse l’application d’un accord signé le 8 novembre 2020 avec le gouvernement.
«Les membres de la coordination se dirigeront dans la soirée du jeudi 11 février vers le site pétrolier d’El Kamour pour refermer la vanne, vu que le gouvernement a failli à ses engagements envers le gouvernorat de Tataouine», a souligné la coordination, rappelant que l’accord signé il y a trois mois, n’a pas été encore mis en œuvre.
La coordination du sit-in d’El Kamour a également annoncé la reprise des protestations dans la ville de Tataouine, et le blocage des routes dans les cités Ennour, Abbes ainsi que dans la délégation d’Essmar.
Les protestataires d’El Kamour avaient déjà menacé, en janvier dernier, de fermer la vanne de la station de pompage, avant de faire marche arrière, suite à une visite effectuée par une délégation officielle dans la région.
Signé au terme d’un sit-in qui a duré cinq mois (8 juin-8 novembre) et d’un blocage de la production pétrolière à Tataouine pendant 115 jours, l’accord conclu entre la coordination du sit-in d’El Kamour et le gouvernement prévoit notamment la mise en place d’un Fonds de développement régional doté de 80 millions de dinars, le recrutement de 1000 agents par la Société d’environnement, de plantation et de jardinage, l’embauche de 215 personnes par les compagnies pétrolières opérant dans la région et la mise à disposition d’une enveloppe de 2,2 millions de dinars destinée au financement de projets portés par des jeunes.
Cet accord très généreux a donné le top départ d’une série de sit-in et de grèves générales encadrés tantôt par l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), tantôt par d’insaisissables coordinations, dans les autres régions déshéritées qui ont réclamé leur part du gâteau du développement.
W. K